mercredi 27 mai 2009

SURNAGER








Billet notamment pour rassurer sun_is_blue, Patrice,... : non, vous ne vous êtes pas trompés d'adresse, c'est bien ici !

La crise : causée par

-la monnaie scripturale,
-et la spéculation.

En deux mots :

-monnaie scripturale.
Les banques ont obtenu (puisque logiquement l'argent revient toujours en banque) d'avoir le droit de prêter...d'abord trois fois, puis sept fois...puis je ne sais plus ! autant d'argent que ce qu'il y a dans leurs caisses. Donc, quand vous empruntez (achat voiture, maison,...), on vous prête de l'argent qui n'existe pas. Mais vous rembourserez le double ou plus (avec les intérêts) avec votre argent, qui celui-là existe, puisqu'il représente la valeur de votre travail !

-spéculation.
Spéculer, ce fut d'abord acheter un truc, et attendre qu'il ait pris plus de valeur avant de le revendre. Une affaire de patience, donc pas grave.
Mais on a aussi permis la "spéculation à la baisse". Quand on pense qu'une valeur va baisser, on la vend maintenant, sans même la posséder !, en espérant l'acheter un peu moins cher un peu plus tard.

On comprend que le mélange de ces deux dérapages ait conduit là où on se trouve...
(Il y a même eu spéculation sur la misère.)

Rappel :
-l' Europe de droite a géré la crise en continuant à admettre l'étatisation des pertes et la privatisation des profits, çàd en faisant supporter au contribuable le prix des dérapages des trafiquants de la finance.
-le PSE entend lutter contre ces prédateurs, en régulant (enfin!) ces marchés financiers qui ont atteint le point culminant du malsain.

samedi 9 mai 2009

NERVAL !

Il y a longtemps que, sur ce blog, je fais parfois référence à Nerval.

Je viens de terminer une "étude" à son sujet, que je publie ci-dessous.

C'est intitulé :


" DE NOS CHATEAUX DISPARUS
AUX MYSTERES DE NERVAL "




La publication sur blog n'est pas particulièrement confortable.

D'abord pour l'auteur : les illustrations accompagnant les épisodes 4, 5 et 6 existaient sur feuilles A4, et sur mon ordinateur. Ordinateur qui a refusé de les envoyer en tant qu'images pour illustrer ces épisodes.
J'ai donc dû photographier mes vieilles feuilles A4, et les enregistrer en "images" sur l'ordi. Qui a ainsi daigné accéder à ma requête. Photos prises un peu vite, parce que j'avais dit que je terminais cette diffusion aujourd'hui, et donc..photos loin d'être parfaites pour cause de précipitation.

Ensuite pour l'utilisateur !
La série complète comprend, après ce billet, Nerval (2),... jusqu'à Nerval (11) puis Nerval (fin).

Si on prend la série au début (ce billet), l'ascenseur permettra de descendre jusqu'à "Nerval (6)", par exemple).
Pour accéder aux billets suivants, il faudra remonter en haut de page.
Ensuite, dans la rubrique "Messages précédents" (à droite), cliquer sur "Nerval (7)".
Et répéter l'opération (haut de page...) jusqu'à "Nerval (fin)"

Bon courage aux aventuriers de l'Etrange qui vont oser ce long voyage dans les entrailles de l'informatique et du Mystère.

NERVAL (2)

IL Y A…QUELQUES ANNEES.


Mercredi 13 mai 2009. Réunion dans notre ancienne école (Ecole moyenne de Braine-le-Comte) des anciens élèves de Mme Génicot, qui était notre prof de latin il y a 47 ans pour moi, 50 ans pour d’autres…



Parenthèse et flash back. (Il y en aura d’autres : ça met du rythme à ce qu’on raconte !)

J’ai apprécié les œuvres de…Nerval depuis que je les ai découvertes, dans les années 60. (A l’école, tout simplement)

Vacances familiales à Ermenonville dans les années 80.

On aurait dit que très peu avait changé (abbaye de Chaalis, paysages, tombeau de Rousseau,…) depuis qu’il avait écrit « Sylvie ». Balade aussi évidemment dans le Mortefontaine décrit par Francis Carco. Balades entre nature et des pages parmi les plus belles de notre littérature.

Les hasards de la vie font que je serai amené à « analyser » Aurelia de Nerval quelques années plus tard.
Et des trucs qui m’avaient échappé en première lecture m’apparaissent…obscurément lumineux. J’entame donc des recherches – passionnantes- dans le but d’écrire un livre.

Il y aura bien des notes éparses, des contacts, même une exposition à Ermenonville,…

Puis d’autres impératifs.
Je continue à chercher…de temps en temps.


(C’est vrai, mes recherches n’avancent jamais vite : je cherche un jour mes clefs, le lendemain mes lunettes, puis mes carnets de notes,…Mes bureaux ont tendance à se laisser envahir, jusqu’à déborder. Et travailler dans plusieurs bureaux, puis dans deux ordinateurs à la fois, multiplie les problèmes : le document que je voudrais consulter au rez-de-chaussée se balade à l’étage, le fichier reçu sur l’ordinateur 1 n’a pas été envoyé sur l’ordinateur 2 où j’en aurais besoin.
Que de pas évitables et de temps perdu soit dans l’escalier, soit à…m’envoyer des mails à moi-même pour me transférer des données.
C’es promis : si j’écris un autre « bouquin », je m’organiserai mieux, j’essaierai d’aller plus vite, ce qui fera que j’aurai moins tendance à raconter ma vie.)



Il y a trois ans, je participe à un concours de nouvelles historiques, et j’écris les trois premiers épisodes d’une saga qui doit mener à Nerval. Un autre concours l’année d’après me motive à rédiger ce qui sera le septième épisode de la série.

Puis tout continue de dormir dans mon ordinateur…jusqu’à ce que je reçoive l’invitation à nos retrouvailles du 13 mai.

Je décide de terminer pour cette date. Afin de pouvoir dédier à Mme Génicot, perdue de vue depuis plus de 40 ans et que nous allons avoir la joie de retrouver, cette « suite nervalienne » qui était mon objectif depuis si longtemps.

Souvenirs…pour terminer en trois jours ce qui était commencé depuis…presque trente ans !
Souvenirs…d’une saine discipline, librement consentie.

Elle a su nous guider dans les dédales complexes du latin avec à la fois compétence, volonté, activités d’éveil (les « realia ») et le sourire de la confiance. Le franchissement des obstacles latins permet par la suite de mieux maîtriser les arcanes du français et de sa littérature, et aussi de la logique.

(La littérature, la logique,…il semblerait donc que mon « enquête », qui va suivre, repose sur de très bonnes bases)

Surmonter des obstacles, maîtriser des arcanes,…Aujourd’hui, c’est en plus grâce à elle que je termine une « étude » lancée depuis des décennies.
Plus rien d’impossible…

Bravo, et merci, Madame !

NERVAL (3)





LE SOLEIL



Le soleil se couche à l’Ouest

Sauf quand on a perdu le Nord

NERVAL (4)




I. ULTIMO CAVALIERE


Janvier 1477…

(LE LECTEUR : Janvier 1477 ! Mais on s’en fout. On n’était pas nés…
L’AUTEUR :-Et si la Terre avait été victime en cette année lointaine d’une collision cosmique, nous ne serions pas ici à tenter de reconstituer sa ténébreuse histoire.)


Janvier 1477, donc. Charles le Téméraire, grand duc d’Occident, est mort à la guerre. Son meilleur ennemi, le roi de France Louis XI, qui a acheté il y a deux ans la solution finale à la guerre de cent ans, rêve de reconquérir les territoires bourguignons. Déjà en juin, des châteaux sont assiégés en Hainaut…

Mars 1478, au Vatican. Fra Benito, un neveu du pape Sixte IV, organise le travail méticuleux d’une douzaine de copistes, qui doivent créer un nouvel exemplaire des travaux des Templiers relatifs au savoir des anciens alchimistes. En même temps, à Canterbury, dans une Angleterre qui sort de la guerre des deux Roses, le chanoine Robin dirige un travail similaire : ici, on recopie les découvertes des Templiers en Orient..
En effet, le massacre des moines soldats par Philipe le Bel, puis le grand schisme d’Occident, et l’histoire secrète de l’humanité s’est retrouvée moitié au Vatican, moitié à Canterbury. Le pape Sixte veut réunir l’ensemble de ces immenses connaissances. Et il veut aussi que l’on puisse les analyser tant à Canterbury qu’à Rome, d’où le travail confié aux copistes.
A Moustier, dans le comté du Hainaut, une jeune novice, sœur Melody, a noté pour les confier aux messagers du pape qui doivent venir, des signes mystérieux gravés dans la pierre.

(LECTEUR :-Comment sait-elle qu’ils doivent passer par là ? Et pourquoi des copistes : on avait inventé l’imprimerie !
AUTEUR :-Même s’il n’y avait ni téléphone ni internet, il y avait des pigeons voyageurs et messagers ! Des copistes, pour ne pas confier à la technique des documents ultra secrets)


Avril 1478. Le travail est terminé au Vatican. Fra Benito est prêt à partir pour Canterbury. Il sera accompagné de quatre soldats bien armés. Ils gagneront d’abord Nice par la mer. De là, Anvers (aux Pays Bas) à cheval, d’où ils embarqueront pour l’Angleterre. A l’aller, Fra Benito porte tous les secrets d’Occident. Au retour, par mer, il ramènera ceux d’Orient. .
La traversée jusqu’à Nice se déroule sans le moindre incident.
Les cinq cavaliers vont maintenant traverser des territoires appartenant à l’Empire et à la France, jusqu’au Nord-Est où la guerre menace.
Le troisième jour, dans les montagnes près d’Annecy, ils sont attaqués par une bande de pillards. Archers fantastiques, les soldats du pape mettent les assaillants en déroute. Mais l’un d’eux, Robur, est tué pendant le bref combat. Ils ne sont plus que quatre à se diriger vers Dijon et la Champagne.
Le septième jour, ils arrivent à Reims. Direction Valenciennes, maintenant. Valenciennes, où ils ne savent pas qu’ils n’auront que quelques jours d’avance sur la grande armée de Louis XI. Une grande armée précédée depuis des mois de troupes d’avant-garde et de mercenaires allemands à la conquête des Pays Bas bourguignons. Les frontières sont floues : Condé est bourguignon, mais Tournai, un peu plus loin, est français.
Après Condé, les envoyés du pape évitent Péruwelz assiégé par l’avant-garde française et se dirigent à travers bois et campagnes vers l’hospice de Wande, à Briffoeil. L’hospice est occupé par les soudards allemands qui tentent sans succès de s’emparer du château depuis près d’un an. Fra Benito et son escorte galopent alors vers le château. Mais ils sont poursuivis par de farouches guerriers montant des chevaux plus frais. Deux des soldats, Gianni et Roberto, s’arrêtent et font face à la horde sauvage, afin de la retarder au maximum. Ils succomberont sous le nombre, et leur sacrifice permet à Fra Benito et son dernier compagnon, Jaufré, d’arriver au château où ils sont reçus par Antoine de Mortagne.

(LECTEUR :-Et nous voilà en plein western ! En plus, une horde désigne des loups, et pas des soldats.
AUTEUR :-De l’Antiquité jusqu’à Bush les hommes n’ont jamais tourné que dans de mauvais western. Mais c’est vrai que, par respect pour les loups, il faudrait trouver un équivalent non pas humain, mais inhumain, au mot « horde »)



1er mai 1478. L’armée de Louis XI vient de prendre Condé. Antoine sait que la fière forteresse de Briffoeil ne résistera pas longtemps à la grande armée. Il veut quand même organiser le sauvetage du légat du pape.
-En suivant le souterrain, pendant près d’une lieue, vous arriverez au château de Ghyssegnies où vous trouverez de nouveaux chevaux pour continuer votre voyage. Une heure après votre départ, je ferai incendier le château, pour qu’il ne tombe pas aux mains des Français, et pour effacer toutes traces de votre passage.
-Dieu vous bénisse, Messire. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Voyage sous la terre pour le prélat et son précieux bagage, avec maintenant un seul compagnon pour escorte.

( LECTEUR :-Comme dans Jules Verne, …ou Victor Hugo !
AUTEUR :-L’aventure, c’est l’aventure !)



De Ghyssegnies, où ils ont reçu de nouveaux chevaux pour continuer, ils voient au loin les flammes et la fumée noire : le château de Briffoeil est en train de flamber et l’entrée du souterrain disparaîtra sous les décombres.

Le prélat et le soldat sont bientôt à Moustier. Sans tarder, la Supérieure les installe au parloir où les rejoint la jeune novice Melody . Elle remet son patient travail à l’envoyé du pape. Bien que touchés par la grâce de la jeune femme, les deux hommes ne peuvent s’attarder. Leur voyage sera encore long, mais on a l’impression qu’ils se promettent de revenir à Moustier avant que Melody ait prononcé ses vœux définitifs....


(LECTEUR :-Enfin une femme dans l’histoire, mais voilà qu’elle est presque nonnette et qu’elle trouble pourtant le nonce apostolique ! On n’est pas encore au temps des Borgia, çà promet !
AUTEUR :-Religieux ou soldat, un homme reste un homme. Et il vaut mieux embrasser la Religieuse -comme aurait dit Brassens- que le culte de l’intégrisme !
Quant au temps des Borgia, voir remarque »1 » à la fin du conte.)



Seule la difficile mission compte pour l’heure. Cap immédiatement vers le Nord-Nord-Est, vers le port d’Anvers, en suivant tout droit une vieille chaussée datant au moins de l’Empire romain.
En entrant dans la cité portuaire, les deux cavaliers sont attaqués par une bande de détrousseurs. Avec sa terrible épée, Jaufré fait face aux assaillants et les retarde suffisamment pour que son compagnon puisse, encore une fois, se sauver. Le vaillant soldat est massacré dans la terrible bataille. Il ne reverra pas la jeune Melody…
Fra Benito est seul au moment d’embarquer pour l’Angleterre dans le navire qui avait pour mission de l’attendre ici au port.
La galère papale s’appelle « Tue-la-Mort », comme le whiskey (irlandais) dont le capitaine, John Walker, offre un bon verre à Fra Benito. Après tant d’efforts, un peu de réconfort pour le dernier survivant de la grande équipée.


(LECTEUR :-Qu’est-ce que c’est que ce whisky Tue-la-Mort ?
AUTEUR :-Il s’agit vraisemblablement de l’orthographe médiévale de la vénérable maison Tullamore Dew).



Surpris de voir arriver à bord un seul cavalier, le capitaine Walker lui promet une escorte de deux bons marins pour les quelques lieues séparant Douvres de Canterbury, une région qui ne présente normalement nul péril.
Traversée sans histoire. Voyage rapide, avec des chevaux reposés, jusqu’à Canterbury.
Benito et Robin font enfin connaissance. Avec émotion, en sachant que leur rencontre fut programmée dans le but d’unir enfin toutes les connaissances d’Orient et d’Occident.
Après un peu de repos et l’échange des documents, Fra Benito réembarque vers le Vatican à bord de la galère du capitaine Walker.
La longue traversée, malgré les passages délicats au Finistère, au Golfe d’Aquitaine puis au détroit, s’accomplira sans incident grave.
Grâce à cette mission accomplie par Fra Benito, des moines, à Canterbury et au Vatican, assemblent en un seul immense volume toutes les connaissances de l’Humanité…
Quatorze ans après, Colomb allait découvrir l’Amérique.
Quelques décennies ensuite, Vésale créait l’anatomie.
Encore plus tard, l’Angleterre lançait la franc-maçonnerie…


(LECTEUR :-Si on comprend bien, les francs maçons sont les héritiers des alchimistes et des templiers, et s’il n’y avait pas eu un souterrain à Briffoeil et un mystère à Moustier, on n’aurait pas découvert l’Amérique ?
AUTEUR :-Il est indiscutable que les connaissances modernes puisent leurs sources dans les mystères les plus antiques. C’est un fait aussi que, s’il n’avait rien eu à cacher, Antoine de Mortagne n’aurait pas eu besoin d’incendier le château de Briffoeil.
LECTEUR :-Alors, c’est vrai, tout çà ?
AUTEUR :-Hélas, ceci n’est qu’une nouvelle historique, soit quelques pages de fiction. Donc, les personnes qui,…etc…etc…)














MAIS
Il reste bien une tour à Briffoeil. Et aussi à Blicquy, le long de la chaussée menant à Moustier…Pourquoi donc tout n’a-t-il pas flambé ? Sauvegarde de témoins de notre histoire mystérieuse ?


Et ces inscriptions qui à Moustier gardent leurs mystères sont attribuées aux Maçons, sur un ancien territoire des Templiers….

Quant à Colomb, le grand amiral : l’aventure pour l’aventure, ou bien des cartes inconnues du grand public pour indiquer le chemin de l’Eldorado ?

Il y a tant de choses, disaient déjà Shakespeare et tant d’autres…




(1) QUANT AU TEMPS DES BORGIA…
…il aura duré plus d’un siècle. Naissance en Espagne en 1378 d’Alphonse Borgia. Un des piliers de la réunification après le schisme, il sera pape de 1455 à 1458 (Calixte III). Son neveu Rodrigo (né en Espagne en 1411), père de famille nombreuse (dont Lucrèce et César) sera (1492-1503) ce fameux pape Alexandre VI. Un siècle de toutes les débauches dans l’Eglise, un pape Borgia au retour d’Amérique de Colomb. Mais c’est une autre Histoire…
Plus de renseignements dans la pièce de Victor Hugo dédiée à Lucrèce Borgia (1480-1519). Protectrice des arts et des lettres, Lucrèce meurt à 39 ans. Comme Apollinaire ou Vian.

NERVAL (5)





II. COLOMBO (Cristofaro)



Le pape Sixte IV, aux mœurs très libérées comme son contemporain et futur successeur Rodrigue Borgia, avait réuni, au Vatican et à Canterbury, toutes les découvertes des Templiers chez les alchimistes d’Occident et les mages d’Orient, donc toutes les connaissances de l’Humanité. En faisant terminer la superbe chapelle Sixtine (encore visible de nos jours), il a confié à une équipe de moines intellectuels l’étude des précieux documents. Ces moines sont dirigés par son neveu Fra Benito, le héros de l’expédition en Angleterre. (Voir : Ultimo cavaliere).
Le travail de décryptage et d’assimilation des données est terriblement long. Le pape Sixte meurt en 1484, six ans après la mission en Angleterre. Fra Benito n’a pas terminé son œuvre et la poursuit sous le pontificat d’Innocent VIII, un ami de Rodrigue Borgia, lequel revient à l’avant-plan après une brève éclipse sous Sixte.


(LECTEUR : -Faut-il tant insister sur ces papes, dévergondés ou non ?
AUTEUR :-Indispensable pour cerner l’enchaînement d’événements qui ont modifié le cours de l’Histoire.)



Fin 1490, soit une douzaine d’années après le commencement de l’interminable analyse, Fra Benito redécouvre des versions plus complètes que celles que nous connaissons de textes de Solon et Platon relatifs à l’Atlantide et au Continent qui se situe au-delà. Une Atlantide décrite comme excessivement riche et puissante, mais engloutie par la colère des dieux. A-t-on pu sauver une partie de ses richesses en les transbordant sur le continent inconnu…que les Atlantes avaient peut-être colonisé ? Si tel était le cas, il y aurait de quoi renflouer les caisses vaticanes, qui ont toujours grand besoin de nouveaux apports depuis la fin du schisme, la création de l’Etat et l’entretien d’une armée.
Le pape Innocent souffre-t-il de sénilité précoce ou est-il usé par trop d’excès ? Ne violons pas le secret médical et signalons simplement que Fra Benito, au lieu de révéler les nouvelles découvertes à un Pontife qui n’y comprendrait plus rien, s’adresse au responsable de la Curie, Rodrigue Borgia, neveu du pape Calixte III et, bien que prélat, père de quelques princes (César,…) et d’une belle petite fille de dix ans, prénommée Lucrèce.


(LECTEUR :-Drôle d’époque, où les cardinaux étaient pères de famille nombreuse !
AUTEUR :-Le sentiment familial prédominait en effet chez les Borgia. Mais je n’irais pas jusqu’à écrire qu’ils sont à l’origine de la Ligue des familles…Le milieu ecclésiastique entretenait des harems de courtisanes, certaines devenues plus célèbres que les princesses de l’époque.)



C’est donc à Rodrigue Borgia que Fra Benito expose les données relatives au continent disparu et à celui encore à découvrir. Les richesses potentielles de cette découverte intéressent au plus haut point l’homme le plus puissant de Rome, qui se voit aussi régner sur l’Europe et le monde.
Grâce à de très anciennes cartes, les deux hommes peuvent visualiser le grand voyage : la distance qui sépare la vieille Europe du monde encore inconnu mais vraisemblablement très riche est de mille lieues, peut-être plus. Avec les légendes décrivant les vertigineux abîmes aux extrémités de la Terre, on se demande quels marins oseraient une telle aventure.
Rodrigue Borgia connaît de réputation un Génois, Christophe Colomb, qui a déjà vogué loin sur les côtes africaines, qui paraît toujours motivé par de nouveaux défis, et qui veut depuis des années naviguer vers l’Ouest. Mais personne jusqu’ici (Gênes, Naples, Milan, Espagne, France, Portugal,…) ne l’a pris au sérieux. Il faut donc contacter Christophe Colomb…et faire financer son voyage par L’Espagne. Car l’union Castille et Aragon, Isabelle et Ferdinand, a fait de la terre natale des Borgia la plus grande puissance au monde, où les Rois très catholiques ont en plus redonné vigueur à la sainte Inquisition, face aux fléaux maure et juif. Le royaume de Grenade est enfin tombé, et tant qu’à faire d’expulser les maures, on expulse aussi les juifs, qui disposent de quelques mois pour faire leurs bagages. Ensuite, pour les désobéissants, ce serait la solution finale…


(LECTEUR :-La reine Isabelle, que je pensais nunuche mais mignonne, lançant les inquisiteurs contre Juifs et Arabes assommés par un même joug. Et laissant sans doute allumer des bûchers ! Mais Hitler n’a décidément rien inventé…
AUTEUR :-Non, Hitler n’a rien inventé. Il ne fut qu’un sinistre chef de bande à une époque oscillant entre mercantilisme et stalinisme. Exploitation de l’homme par l’homme à l’Est et à l’Ouest. Mais revenons au 15ème siècle qui a fait moins de morts. Uniquement parce que la terre était alors moins peuplée et les armes moins performantes. Ce qui n’empêchera pas le 16ème d’être celui d’un génocide, avec des millions de morts -mais des sauvages !- dans ce qui sera bientôt l’Amérique. Et ce n’est pas fini, après le temps de conquistadores, ce sera celui des cow-boys, de Buffalo Débile…puis des Bush)


Nouvelle mission pour Fra Benito : aider le Génois à se lancer dans l’expédition, en cachant aussi longtemps que possible l’objectif « Nouveau monde » ; convaincre les Rois d’Espagne de financer une expédition qui doit renforcer le pouvoir de la Chrétienté ; enfin, accompagner Colomb et ses marins dans leur grand voyage.

Fra Benito rencontre rapidement Colomb. Un illuminé qui croit que la terre est ronde…


(LECTEUR : -La Terre était déjà ronde ? Mais les aventures de Galilée, pile un siècle plus tard, qu’on a failli brûler pour moins que çà ?
AUTEUR :-Au temps d’Isabelle et Borgia, on ne brûlait sans doute encore que parcimonieusement. Sans qu’il faille y voir un début de la crise de l’énergie.)



… et qu’on peut atteindre les Indes par l’Ouest, en traversant l’immense Atlantique. Illuminé ou éclairé ? Beaucoup des données de Colomb rejoignent celles du prélat. Pas de doute, l’intrépide marin génois a eu accès lui aussi à de formidables secrets. Et on se met rapidement d’accord : la future expédition au-delà de l’Atlantide engloutie aura officiellement pour objectif la découverte d’une route maritime vers les Indes.Un mystérieux continent sur le chemin constituera un bonus.
Il faut maintenant penser au financement de l’expédition, et, avant que Colomb ne fasse sa demande officielle, Benito part en éclaireur, en tant que légat du pape, chez les souverains de l’Espagne nouvelle. Sa mission sera délicate : Isabelle et Ferdinand sont, sans jeu de mots, plus catholiques que le pape de l’époque. Et encore plus sanguinaires : leur traque à l’Infidèle fera plus de morts que le poison des Borgia, qui ne fut administré qu’en doses homéopatiques et en dernier recours, si et uniquement si diplomatie et corruption avaient échoué. Pas question de dévoiler déjà aux souverains la recherche d’un nouveau continent dépositaire peut-être des trésors de celui englouti il y a des millénaires. Non, on prend simplement un raccourci pour les Indes, de manière à dribbler le rival portugais qui s’entête sans succès à vouloir contourner l’Afrique et n’est, d’après les cartes dont dispose Fra Benito, qu’à la dixième partie de son voyage d’exploration. Evidemment : les Portugais avancent de quelques journées, posent un nouveau comptoir, viennent rendre compte, repartent à peine plus loin et tournent ainsi longtemps en rond.


(LECTEUR : -Le vocable « dribbler » ne fait pas tellement 15ème siècle, bien que la méthode portugaise évoque celle de leur équipe de foot !
AUTEUR : -Bien vu. Mais on est dans un match Espagne-Portugal, notre public est du 21ème siècle, et l’Espagne va vraisemblablement l’emporter. Une meilleure défense, moins de frioritures dans l’entrejeu, plus d’opportunisme devant. Le 15ème siècle, avec entre autres l’invention de l’imprimerie, a sans doute inauguré le temps du réalisme, et aussi celui de la mondialisation…On aime ou on n’aime pas, mais faut vivre avec.)



Qu’est-ce qui pousse Fra Benito à servir ainsi un Vatican dont il connaît l’hypocrisie, dont il ne profitera pas énormément puisqu’il n’est même pas de la « Famille » (Famille : nom commun à l’origine du terme Mafia), et où il est devenu un Etranger…


(LECTEUR : -Et nous v’là chez Camus !
AUTEUR : -Nous vivons en effet au temps de la Peste et peut-être de pire encore…)



…un étranger depuis la mort de son oncle Sixte. Les autres « neveux » de Sixte étaient en réalité ses fils et ont été princes ; Benito, neveu réel et prêtre accidentel, fut à la fois moine et soldat. Ce qui explique son courage dans la reconstitution du Livre des Templiers. Un dernier Templier, donc ? Peut-être. Il est en tous cas plus soldat que moine, et prêt à partir à la découverte de Terra Incognita.


(LECTEUR : - On suppose donc qu’il n’avait pas un petit chat ou des poissons rouges. Mais sœur Melody, qui l’avait troublé en 1478 ?
AUTEUR : -La jeune Melody, qui avait retranscrit le message cabalistique gravé dans la pierre, a pris goût aux choses mystérieuses. Elle fut donc exécutée comme sorcière. Car, IN ILLO TEMPORE, les femmes étaient soit objets de plaisir, soit créatures du démon. Sauf la mère et la sœur de…
LECTEUR : - Et ce moine continue à servir une église qui a massacré celle qu’il aurait peut-être aimée ?
AUTEUR : -Le sport de haut niveau représente 10% d’inspiration et 90 de transpiration. La politique, qui est rarement de très haut niveau, est faite de 10% de conviction et 90 de discipline. Enfin, Melody est morte et Benito prêt à la grande traversée : à lui et ses compagnons les p’ tites Indiennes.
LECTEUR : - C’est dégueulasse.
AUTEUR : - C’est toujours le cas de l’Histoire. Mais activons, nous n’avons droit qu’à huit feuillets.)



Fra Benito est donc reçu par la Reine Isabelle. Qui décidait beaucoup dans le royaume. Une belle dame de quarante ans, très énergique. Pas la mégère qu’on craignait en sachant les bûchers évoqués ci-dessus, pas non plus la starlette qui aurait été facile à convaincre. Mais Benito remporte le morceau : le Royaume d’Espagne, s’il ne la financera pas, commanditera la découverte de la route des Indes par l’Ouest. L’Eglise et l’Etat unis autour des subsides venus du privé : c’est ainsi que tout devient possible.


(LECTEUR :-Le privé investissait déjà à l’époque ? Et il y a toujours aujourd’hui des problèmes pour les pensions des indépendants…
AUTEUR :-Depuis les plus anciens empires, même sans doute l’Atlantide, les contrats avec les Etats ont été de Gros risques !)



Il ne reste au légat du pape qu’à présenter à la reine très catholique celui qui deviendra le Grand Amiral. Il paraît que Colomb, à la fois illuminé et initié, va lui faire très forte impression. Que se passa-t-il exactement entre eux ? On ne sait, puisqu’il n’y avait pas de paparazzi à l’époque.

Après avoir séduit (du moins moralement) la rude Isabelle (qui était peut-être aussi prude, mais on ne le dit pas dans la chanson), il reste à Colomb, qui a déniché tout seul son gros sponsor, à armer ses caravelles. La Nina, la Pinta, et la Marie-Galante, qu’il rebaptisera Santa Maria.


(LECTEUR :-La Santa Maria s’appelait Marie-Galante ? Raccourci blasphématoire…
AUTEUR : -Peut-être. Et Marie-Galante est devenu le nom d’une île des Antilles découverte par le Grand Amiral. Tous renseignements, hôtels, tourisme,…sur internet)



Grand départ en septembre 1492. Cabotage jusqu’aux Canaries (une autre survivance de l’ancienne Atlantide) puis voyage jusqu’aux îles du Cap Vert d’où les trois caravelles (malgré une Pinta mal calfatée) vont filer vers un nouveau monde.
Bien vu : ce Cap Vert a raccourci considérablement le voyage dans l’inconnu.
Un voyage qui durera 35 jours. Colomb découvre son Amérique, du moins les Antilles, Cuba et la mer des Sargasses en octobre. Anciens sommets de la vieille Atlantide ? Encore à démontrer…Les voyageurs sont fort bien accueillis par les populations locales vivant à moitié nues sous un soleil généreux. Il paraît que les femmes, que Colomb appelait Indiennes, étaient particulièrement jolies, il paraît aussi qu’elles ont enchanté les marins, encore mieux que les antiques sirènes...



(LE HERAUT :
Quelques nouvelles d’Europe : après la mort du pape Innocent, Rodrigue Borgia est élu et choisit le nom d’Alexandre VI.
En France, le roi Charles devient menaçant face au royaume de Naples. En campagne, ses armées traverseraient sans vergogne les terres vaticanes. Craintes de Borgia face à ces barbares contre lesquels ses armées ne pourront lutter efficacement. Reviens, Benito, avec beaucoup d’or…
En Espagne, l’expulsion des Juifs se poursuit dans la discipline. (Et çà va durer des siècles…). Ceux qui s’en vont laissent leurs biens, qui seront récupérés par la Couronne…pour le financement des prochains voyages transatlantiques : il fallait un peu d’argent pour que les conquistadores aillent chercher beaucoup d’or.
Ceux qui restent doivent se convertir. Mais quand on les soupçonne d’une conversion peu sincère, la Sainte Inquisition allume ses bûchers et les Rois très catholiques continuent à jouer leur rôle d’exécuteurs testamentaires. Reviens, Colomb, ici aussi on attend beaucoup d’or…)



Aux Antilles, où il n’y avait qu’un peu d’or, Colomb s’organise. N’oublions pas qu’il y est vice-roi. Il renvoie en Europe la Pinta (toujours aussi mal calfatée), Benito s’y embarque, afin de faire rapidement rapport au Pape.
Echouage de la Marie-Galante-Santa Maria. Il ne reste donc qu’un navire.
Colomb laisse une quarantaine d’hommes dans ses îles et réembarque sur la Nina, afin de rendre compte de son premier voyage, et surtout de préparer les suivants.

Bien que commandités par Isabelle et Ferdinand, les deux navires feront au retour une halte mystérieuse chez l’ennemi portugais. Rentrée triomphale ensuite en Espagne, où les explorateurs ont ramené quelques sauvageons (pour la démonstration) et sauvageonnes (pour l’amusement).

Le pape Borgia à Benito et la reine Isabelle à Colomb émettront la même sentence : tant que ces sauvages ne sont pas baptisés, ce ne sont pas des Hommes. Et les terres qu’ils occupent sont donc disponibles.
Les pouvoirs spirituel et temporel ont ainsi donné leur aval à la conquête de l’Ouest et la ruée vers l’or.


(LECTEUR :-Donc, si Borgia avait été moins visionnaire, Sardou n’aurait pas chanté « Si les Ricains n’étaient pas là » et nous serions tous en Germanie ?
AUTEUR :-En Germanie ou en Soviétie, car il y a eu ce pacte secret entre Hitler et Staline, entre extrême-droite et extrême-gauche ! Mais l’histoire des Borgia n’a jamais inspiré Sardou, qui a préféré chanter les Celtes du Connemara…
LECTEUR :-Tandis que Julos a chanté « Christophe Colomb mon ancêtre est parti pour les Amériques,… ». Avec une telle conviction que la chanson fait croire que Colomb savait où il allait.
AUTEUR :-Comme Baudelaire, Chavée, Nerval ou Serdu, Julos est un poète, donc un visionnaire)

NERVAL (6)






III. CODE LEONARDO


Printemps 1493…


(LECTEUR : Nous n’avançons pas vite !
AUTEUR : Le concours nous impose de rester au 15ème siècle. Nous verrons la suite, du saccage de l’empire inca à la bombe atomique, à partir de juillet).



…Fra Benito est revenu des Amériques, avec une belle petite Indienne, Atalanta. Même, il sera papa dans quelques mois. En tout bien tout honneur, avec la bénédiction du pape Alexandre, enchanté des résultats de la mission outre Atlantique.
Pourtant, un moine avec une sauvageonne! Heureusement le pape est moins raciste que la reine Isabelle : il accueille ici les Juifs chassés là-bas. Ce qui ne facilite pas ses rapports avec la cour d’Espagne, et la situation devient en plus très tendue avec la France du barbare Charles VIII, lequel vient de trouver pour son objectif de reconquête de Naples un allié de choix : le nouveau maître du Milanais, Ludovic le More.


(LECTEUR : Qu’est-ce qu’un Maure avec un O ?
AUTEUR : Si son surnom est dû à son teint bronzé, il s’agit d’une orthographe ancienne. Mais la dénomination vient peut-être de ses armes où figurait un mûrier, arbuste sans doute « moresque » dans le langage du lieu et de l’époque)




Il est donc ravi, le pape. Pas forcément de la prochaine paternité de son précieux collaborateur, mais des bonnes nouvelles d’Outre Atlantide (territoire que nous désignerons maintenant par son nom, Amérique) : il y a beaucoup d’or à Hispanolia, une petite île où Benito a débarqué avec Colomb. (Voir : Colombo, Cristofaro). Mais Colomb a fait le même rapport à la reine d’Espagne, qui a déjà reçu en audition de nouveaux navigateurs. Sans oublier le Grand amiral lui-même, qui va bientôt repartir vers SES terres à la tête d’une véritable armée.

Malgré la présence de la douce Atalanta, pas de repos du guerrier pour l’infatigable Benito, mais une nouvelle mission : revenir en Amérique avant Colomb et les autres, en utilisant un moyen de transport plus rapide que les caravelles !
Equation insoluble ? Le pape Borgia a toujours une solution. Il connaît un savant florentin, à la fois artiste et ingénieur, Léonard de Vinci, qui aurait inventé des machines volantes.

En volant au-dessus des nuages, explique le pape à Benito, on évitera les orages et les tempêtes. Il suffit donc d’aider Vinci à fabriquer ses machines volantes. Avec un petit problème à résoudre : Vinci est actuellement l’hôte de Ludovic le More. Le maître de Milan, bien que particulièrement cruel sur le plan politique, est aussi un protecteur des arts et des lettres, carrément un mécène, et il a engagé Leonardo dans son équipe. Ce sera difficile, en cette période de tension extrême, d’obtenir un transfert, même provisoire, dans les légions du pape. Et dire que les Sforza, la famille du More, avait grandement contribué à l’élection du pape Borgia ! Il faut croire que toute alliance politique ou religieuse est faite pour s’inverser un jour…
Mission diplomatique pour Fra Benito, qui part pour la cour de Milan …avec suffisamment d’or pour convaincre à la fois l’inquiétant Ludovic et le génial Léonard. Et encore une fois tâche difficile, car il ne faut évidemment pas révéler au More que le Vatican s’intéresse aux machines volantes de Léonard. Non, on l’engage un temps limité au Vatican pour parfaire des détails de la chapelle Sixtine…Une version officielle qui satisfait (étant donné aussi le montant de la location) Ludovic, et une réalité que Benito a dû négocier secrètement avec Leonardo.



(LECTEUR : A ce temps là, c’était facile, il n’y avait ni micros, ni écoutes téléphoniques.
AUTEUR : Mais les services secrets massacraient déjà sans sommation, et beaucoup de murs avaient des oreilles !)




Léonard de Vinci arrive à Rome avec Benito, au service du pape. Il ne sait pas alors qu’il sera plus tard conseiller militaire de César, un fils de ce pape Alexandre.
Vinci, le précurseur visionnaire que l’on sait, avait dessiné les plans de plusieurs objets volants fort utilisés de nos jours, du parapente jusqu’à l’hélicoptère. Pour partir en Amérique plus vite que les bateaux, c’est bien entendu d’hélicoptères dont le pape aura besoin.
Le plan est assez simple : un habitacle, fermé hermétiquement, fabriqué avec des tissus calfatés et des vitres solides à l’avant. Le tout mû par une grande hélice.



(LECTEUR : Et la source d’énergie ? On n’avait encore ni moteur, ni machine à vapeur.
AUTEUR : On va travailler comme dans les galères, mais avec des pédaleurs qui feront tourner l’hélice à grande vitesse, via un ingénieux système de transmission.)




C’est vrai que les très nombreux plans de Léonard (de la bicyclette au sous-marin, en passant par l’hélicoptère) étaient fort sommaires dans leur premier jet. Il avait dessiné un hélico, mais sans trop s’inquiéter du moteur. Il avait ciblé le principe : la vitesse de la grande hélice est capable de faire voler un plus lourd que l’air. Maintenant, côté pratique, il faut trouver le souffle prodigieux qui va faire tourner cette hélice.
Nous sommes au 15ème siècle, bientôt au 16ème. On a déjà l’encre noire de l’imprimerie, la poudre noire des canons et des arquebuses, mais pas encore l’or noir des machines. A part le feu de bois, qui ne fait encore chauffer que les cuisines et les cheminées, la principale source d’énergie, c’est l’homme, notamment le galérien.
Le génial Léonard doit donc adapter les plans de son hélicoptère. Puisqu’il faudra y embarquer ceux qui vont devoir pédaler plus vite que les coureurs du Tour de France,…



(LECTEUR : Plus vite que le tour de France ? On avait donc déjà inventé le doping ?
AUTEUR : Des champignons comme le marasme d’Oréade, délicieux comestible, sont un dopant naturel ! En plus, il y avait sans doute déjà de l’opium dans les Indes orientales…)




… l’engin devra être beaucoup plus grand que celui d’abord imaginé, pour loger un pilote, un aide, douze galériens, deux maîtres chiourmes et douze réservistes. Sans oublier de la place pour les trésors à ramener de là-bas…
Et le monstrueux vaisseau prend forme. C’est presque un Titanic céleste….



(LECTEUR : Titanic. Cela va donc mal finir ?
AUTEUR : Si l’opération avait réussit, elle aurait été plus médiatisée…)




Un (petit) Titanic à l’assaut des nuages : douze mètres de long, trois de haut. De la toile tendue sur des armatures métalliques et des vitres à l’avant. Vitres doublées par sécurité : Vinci a donc aussi inventé le double vitrage, détail que bien des historiens ont négligé de souligner.

Après des mois de travail acharné et de haute précision, la formidable machine est prête. Etant donné son poids, et surtout celui de son équipage, un véritable décollage serait difficile : nos galériens des airs sont plus des marathoniens que des sprinters.
C’est pourquoi l’engin est tiré au sommet du mont Palatin, la plus haute colline de Rome, d’où on le poussera dans le vide avant qu’il prenne sa vitesse de croisière et aille taquiner les nuages.
Le grand jour de l’essai est arrivé. Le pape a choisi une date symbolique : l’Assomption.


(LECTEUR : Mais çà pourrait porter malheur : c’est un jour de recueillement.
AUTEUR : Le pape espérait peut-être le soutien de Notre Dame. Ou alors son orgueil le poussait à s’élever lui aussi ce jour-là. On ne sait pas exactement.)



Avec partout des pentes douces, le Palatin n’est qu’une colline. Il présente aussi un à pic profond d’une quarantaine de mètres, d’où l’on va lancer les conquérants de l’Espace. Benito s’installe aux commandes de l’Oiseau du Vatican, et douze pédaleurs ont été savamment entraînés pour le grand défi à la pesanteur.
On lance l’Oiseau, qui survole un moment le vide,…avant de tourner d’abord de plus en plus vite, puis de plus en plus lentement, sur lui-même, jusqu’à ce qu’il parte en vrille et aille s’écraser au pied de la colline. Benito, le héros des missions en Angleterre et Amérique est mort, (les galériens qui l’accompagnaient aussi, d’ailleurs, mais ils ont moins d’importance : on ne sait même plus leurs noms…). La belle Atalanta est déjà veuve (de la main gauche) et donnera naissance à un(e) orphelin(e).



(LECTEUR : Quel était le problème technique de cet Oiseau du Vatican ?
AUTEUR : Il paraît que Léonard, dans ses plans, avait tout simplement oublié la petite hélice, à l’arrière, dont le rôle -essentiel- est de stabiliser l’appareil.
LECTEUR : C’est vrai ?
AUTEUR : C’est en tout cas ce que j’ai lu dans un San Antonio. Même que Bérurier, l’adjoint du célèbre commissaire, s’est permis de qualifier Léonard de Vinci de c…Car, affirme l’inspecteur principal, il faut être c…pour oublier la petite hélice.
LECTEUR : A quoi çà tient, l’Histoire…
AUTEUR : Et que les enquêtes sont difficiles. Car tous nos témoins ont disparu…Encore pire qu’à Dallas.
LECTEUR : Et Atalanta, avec son enfant à naître ?
AUTEUR : C’est une autre histoire, que je conterai sans doute un jour. Mais je peux déjà révéler que le dernier descendant connu du fils de Benito et Atalanta est Gérard de Nerval, l’homme qui –après un voyage en Orient- a vu l’Oeil de Dieu, et aussi le Serpent qui entoure le monde, phénomènes qu’il a décrits de plus belle manière que celle des traités d’astronomie…
LECTEUR : Et nous voilà donc partis, cinq feuillets à la fois, jusqu’au 19ème siècle ?
AUTEUR : On va essayer, et peut-être même voguer encore plus loin. Mais pas en hélico !)




L’échec de sa machine volante met fin aux rêves américains de Borgia, qui n’a pas les moyens de rivaliser financièrement avec l’Espagne ou le Portugal pour envoyer si loin des caravelles ou galères. Il va néanmoins diviser géographiquement et assez abstraitement ces « Indes occidentales », procédant de telle manière que le Brésil (encore officiellement inconnu et bien plus à l’Est que les autres territoires) est attribué…aux Portugais !
On peut imaginer qu’il aura réussi jusqu’au bout à diviser pour régner.
Quant à Vinci, malgré ce cuisant échec (et l’appréciation vraiment sévère de Bérurier !), il fera une belle carrière. (La Cène, la Joconde, Da Vinci code,…). Les savants sont distraits, et les artistes négligent parfois les détails de la réalité…

NERVAL (7)






IV. ET MAINTENANT , UNE LECTRICE .


Un épisode important dans notre longue marche : je dialoguais jusqu’ici avec un lecteur, désormais c’est une lectrice qui fait son apparition.

Note donc pour l’imprimeur, si on imprime un jour…, :
Remplacer dans les épisodes précédents « Lecteur » par « Lectrice ».

Les raisons de l’apparition de la Lectrice, qui s’appelle Chloé, dans cette suite sont exposées plus loin, dans l’épisode VII , intitulé « Rendez-vous avec l’envers du décor ».

Pourquoi plus loin, allez-vous me demander ?
Parce que, j’avoue, j’ai travaillé dans le désordre.

Et écrit « Ultimo… » et les deux suivants avec un « lecteur », avant de collaborer avec Chloé lors de cette soirée à la Tour, et puis directement écrit
« Rendez-vous… », avant de revenir en arrière.

Reprenons donc la longue saga d’Atalanta après cette petite explication.


(Lectrice : Mais tu devrais expliquer comment nous travaillons !
Auteur : D’accord. J’écris avec les mots qui me tombent sous la main, et tu interviens par correspondance télépathique. Ce qui va même plus vite que les mails, surtout quand les connections sont en panne.)

NERVAL (8)





V. LAVENDER BLUE



(Lectrice : Pourquoi tu mets ce titre de chanson en pleine aventure au Moyen Age ?


Auteur : Parce que « Lavender Blue », qui fut repris par Gene Vincent je crois, est une vieille ballade traditionnelle. Et qu’en plus je vais parler des lavandières et de la lavande)




Atalanta, désormais seule, décide de rentrer dans ses lointaines Amériques.
Le pape Borgia lui donnera une belle somme pour ce long voyage…

D’Italie, elle embarque d’abord pour le Portugal.

Mais en bord de mer, en marchant vers un hypothétique bateau, elle ressent les premières douleurs de l’enfantement.

Le hasard fait qu’elle ne soit pas toute seule : des lavandières avaient remarqué la longue marche de la jeune femme, et vont l’aider pour son accouchement.


(Lectrice : Et voilà les Lavandières du Portugal en renfort !
Auteur : C’était une belle chanson, elles méritaient d’être citées !)



Atalanta donne naissance à un petit Juanino.
Elle se repose, avec un bébé qui se porte bien, chez les braves Lavandières.

Un jour, deux hommes aux longues et sinistres capes brunes, traversent le village les épées à la main.
Ils se dirigent, menaçants, vers la cabane où l’on a logé Atalanta et Juanino.
Des lavandières tentent de s’interposer mais sont vite refoulées par les deux prédateurs…Qui arrivent, les armes à la main, devant la petite cabane.

Mais les cris des Lavandières ont ameuté un chevalier, un Français nommé Laurent, qui intervient au moment où les brutes défoncent la porte de la cabane d’Atalanta. Laurent sort son épée…Et, très habile bretteur, finit par occire les deux sinistres sbires.


(Lectrice : Il fait un peu Zorro, ton Laurent !
Auteur : Peut-être, mais il aura eu une importance capitale pour la connaissance de l’Histoire du Monde.

Lectrice : Et comment tu sais qu’ils avaient des capes brunes, quasi comme dans les western italiens ?

Auteur : J’ai découvert ça dans les rares journaux de l’époque…et dans les mystérieux manuscrits découverts dans les greniers de ce vieux Couvent, dont je te reparle à l’épisode VII, intitulé « Rendez-vous avec l’envers du décor », épisode que j’avais dû écrire avant celui-ci.

Lectrice ; Voilà qui fait désordre !)




Entre le chevalier et la jeune femme naît immédiatement une belle histoire d’amour. Elle ne repartira pas vers ses lointaines Amériques…Elle suivra son beau Laurent en France, en Lavandou.
Laurent va adopter le petit Juanino.

Et, du Portugal, pays des Lavandières, Atalanta a ramené des graines de lavande qu’elle va ensemencer, et qui embaumeront tout son nouveau pays.


Quand Juanino atteindra l’âge adulte, Atalanta va lui révéler les secrets qu’elle tenait de son lointain pays, et ceux que lui avait révélés Benito.

Juanino connaitra ainsi presque tous les mystères du monde.

NERVAL (9)






VI. SUIVIRENT DES SIECLES DE GUERRES…



Comme son beau-père, dont il porte le nom, Juanino Laurent épousera le métier des armes.

Louis XII, les traités de Grenade et de Blois.
L’avènement de François 1er…



(Lectrice : A ne pas confondre avec François Périer !

Auteur : Je sais. Comme Jean Gabin…)




A la bataille de Marignan, en 1515, le chevalier Laurent est tué.
Et voilà Atalanta veuve pour la deuxième fois.

Juanino a 19 ans, et sa mère lui a révélé les secrets de l’Histoire du Monde dont elle était détentrice.
Juanino va fonder une famille, il aura un fils, qui partira aussi à la guerre.

François 1er, les guerres d’Italie. Une volonté de découverte, sans doute aussi de conquête, du Nouveau Monde. Mais bien entendu sans « passeport » pour Atalanta, bien qu’elle soit veuve de guerre.

Viendront ensuite Henri IV, Louis XIII, Louis XIV…
Les fils, petits-fils,…de Juanino seront embrigadés à leur tour dans les armées.



(Lectrice : Et voilà le temps des Mousquetaires !

Auteur : il était important de les signaler au passage
Mais aucun Laurent à ma connaissance ne fut mousquetaire.)



Et les secrets de Atalanta et Benito continuent à se transmettre de père en fils.

De père soldat en fils soldat…

Il paraît qu’au temps de Louis XIV, un descendant de Benito a participé à la bataille dite du Mont d’Or, à Chapelle-à-Oie. Beaucoup de morts, mais lui était parmi les survivants. Il aurait fait au retour le détour par Moustier, afin de revoir la chapelle où son ancêtre s’était arrêté…
C’est peut-être ce soldat qui a installé près de l’église de Blicquy la « Croix des pendus », cette croix à base octogonale comme celle de Moustier. Comme celle sur le tombeau d’Angélique de Rouillé à Ormeignies.
Octogone : la forme du château de Gisors.



Et puis vinrent Voltaire et Rousseau.
Et le souffle de ce qui serait la Révolution française.

Curieusement, la « lignée » de Juanino n’avait engendré que des garçons. Et un seul par génération.

Un jour, une fille, Marie-Antoinette Marguerite Laurent, va apparaître dans cette lignée.
Elle ne fera pas la guerre…Mais elle épousera quelqu’un qui la pratique.
Elle venait d’une lignée de « soldats du Roi », mais son époux combattra dans les armées napoléoniennes .

Elle est en possession du « Message » transmis par Atalanta à sa descendance depuis le début du 16ème siècle.

NERVAL (10)






VII. RENDEZ-VOUS AVEC L’ENVERS DU DECOR …



Un grand poète avait écrit :

« Sur les montagnes de l’Himalaya, une petite fleur est née.
Ne m’oubliez pas.
Le regard chatoyant d’une Etoile s’est fixé un instant sur elle et une réponse s’est fait entendre dans un doux langage étranger :
Myosotis »



(La lectrice : « Ce n’est pas avec un vieux truc comme çà qu’on écrit une nouvelle ! »

L’auteur : « T’as p’ t être raison, mais attends la fin…Et ne m’interromps pas trop souvent : c’est un concours, c’est sérieux, et nous n’avons droit qu’à 15 000 signes maximum !)



Nous reviendrons donc plus tard sur l’Himalaya…

Le 22 mai 1808, un p’ tit garçon est né. Sa mère : Marie-Antoinette Marguerite Laurent ; son père : le docteur Labrunie, officier dans la grande armée de Napoléon. Le bébé s’appelle Gérard. Etant donné les campagnes napoléonniennes, il sera confié à des membres de la famille résidant en France pendant les campagnes où Marie-Antoinette accompagne son mari jusqu’en Silésie où elle décédera quand le bébé, qui n’ aura pas connu sa mère, n’a que deux ans.

Cette Marie-Antoinette, dont on ne parle pas beaucoup dans les généalogies ou les livres d’histoire, était la descendante d’un compagnon de Christophe Colomb parti à la découverte de l’Amérique et d’une petite indienne que ces premiers conquistadors avaient ramenée en Europe.
Et Marie-Antoinette était dépositaire de secrets de ses lointains ancêtres d’Outre Atlantique…ainsi que d’éléments archivés et cachés au Vatican. Les secrets s’étaient transmis pendant trois siècles dans la famille, en attendant que l’on puisse en faire bon usage.
Quand elle a senti sa mort prochaine, elle a envoyé une lettre pour son bébé, si loin en France…

Gérard prétendra toujours n’avoir jamais reçu cette lettre, et utilisera une formule qui depuis a fait « recette » : la lettre a été emportée par la Berezina…
Mais il avait rendez-vous avec l’Histoire et les plus troublants mystères de l’Humanité.


(Lectrice : « On utilisait donc déjà l’expression Berezina à cette époque ? »
Auteur : « Le poète dont je parle est un visionnaire, donc rien ne doit plus t’étonner ! »).



Et le bambin, sa mère morte et son père très occupé par les campagnes de l’Empereur, fut élevé par son oncle maternel et a grandi à Mortefontaine, se baladant souvent jusqu’au village voisin, Ermenonville, traversant la mer de sable et jouant dans les jardins de l’abbaye de Chaalis. Il est à noter que, plutôt qu’utiliser son prénom, son père l’appellera toujours « Le jeune homme ».

Le jeune homme s’intéressera très tôt à la littérature, au théâtre,…deviendra l’ami de Théophile Gauthier et Victor Hugo, après avoir traduit des œuvres de la littérature allemande.

Quand il a vingt ans, son oncle lui remet la lettre-testament de sa mère.


(Lectrice : Et tu as trouvé cette lettre ?
Auteur : Oui, mais je n’en communiquerai qu’un bref résumé, dépersonnalisé pour ne pas toucher de trop près à la vie privée…
Lectrice : Et où t’as trouvé tout çà ?
Auteur : Professionnellement, j’ai rangé les greniers d’un vieux couvent du 15ème siècle, à Blicquy, cité des Nerviens .Où nous avons trouvé des trésors historiques : la vie de Saint Bolisme, un…quatorzième apôtre ! , un vieux 78 tours avec la chanson de Barbara répondant à Prévert, et aussi la méthode de culture des fleurs de mégalithes…Mais il faudra du temps pour éditer tout çà…)




Dans sa lettre, la mère du jeune homme lui explique qu’elle sait (par ses ascendants Indiens d’Amérique) comment entrer en communication avec les puissances supérieures. Elle lui apprend aussi qu’une grande civilisation très évoluée a vécu sur Terre il y a des dizaines de milliers d’années avant de s’auto - détruire…mais en ayant voulu installer çà et là quelques indices de la connaissance des mystères de l’Humanité et des mécanismes de l’Univers.
Grâce au compte-rendu de la mission en 1478 du légat du pape Sixte, Fra Benito (l’ancêtre mâle du jeune homme, qui a fondé la lignée avec la petite indienne Atalantida), Marie-Antoinette peut révéler à son fils que les mystères sont perceptibles, après communication avec les Esprits, en Orient.

« Là où des pyramides ont les mêmes proportions et orientations que celles érigées outre-Atlantique par les Mayas… »

Le jeune homme mènera longtemps une vie de « dandy », un peu littéraire, un peu bohème,…

Après avoir d’abord visité l’Allemagne et la Pologne, sans doute pour se sentit proche de cette mère qu’il n’a pas connue, il s’embarquera pour l’Orient en 1843.
Où il a rendez-vous avec l’ « envers du décor », un monde parallèle qu’on ne découvre qu’en « soulevant le voile d’Isis »

Il écrira à son retour « Voyages en Orient ».
Et il s’intéressera à des sociétés déjà secrètes à son époque, et qui le sont restées…


(Lectrice : Quelles sociétés secrètes ?
Auteur : Il y a le KGB, la CIA, l’Opus Dei, les Francs Maçons,…mais je ne peux pas être trop précis.. Je ne tiens pas à finir comme le jeune homme !)



A partir de 1850, il « passe à la vitesse supérieure ».
Il a découvert (symbiose avec les Esprits) la puissance de son « corps astral », un corps astral qu’il envoie souvent en exploration…Un peu comme Werber avec ses tanathonautes, ses Anges, puis ses élèves - dieux.


(Lectrice : A propos de Werber, il paraît quand, le tome 3 de « Nous, les Dieux » ?
Voilà longtemps qu’il nous a fixé rendez-vous !
Auteur : Je crois que ce sera fonction des performances du corps astral de Bernard Werber.)



Et un jour, dans un long poème intitulé le Christ aux Oliviers, le jeune homme écrit ceci :

« En cherchant l’œil de Dieu, je n’ai vu qu’une orbite
Vaste, noire et sans fond, d’où la nuit qui l’habite
Rayonne sur le monde et s’épaissit toujours.

Un arc – en – ciel étrange entoure ce puits sombre,
Seuil de l’ancien chaos dont le néant est l’ombre,
Spirale engloutissant les Mondes et les Jours. »




(Lectrice : C’est bien dit, mais qu’est-ce que çà a à voir avec les mystères de l’Humanité ?
Auteur : çà, je vais l’expliquer à tout le monde, donc hors de notre parenthèse)




Histoire de l’Humanité. Poète visionnaire.
Le « jeune homme », qui décèdera en 1855, nous décrit, en six vers, un Trou Noir. Une entité astronomique définie par Einstein seulement en 1915.
Trou noir dont l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet a réussi une reconstitution photographique dans les années 196O…Une photo qui a figuré dans le Grand Atlas de l’Astronomie (éd. Flammarion, pp. 274-275 dans cette ancienne édition, photo que l’on peut également trouver sur Google en tapant, par exemple : « Luminet Trou noir). Sur la photo de Luminet, on voit même « l’arc-en-ciel étrange entourant ce puits sombre »…

Examinons maintenant les commentaires de l’astrophysicien et les images du poète.

« …un puits tellement profond » (Luminet)
« …vaste, noire et sans fond…ce puits sombre » (Le poète)
« …Toute matière doit disparaître… » (Luminet)
« Spirale engloutissant les mondes et les jours » (Poète)
« …ni rayon lumineux… » (Luminet)
« La nuit qui l’habite rayonne sur le monde et s’épaissit toujours » (Poète).

Notre « jeune homme », après son « Voyage en Orient » a donc décrit un Trou noir, dont la science de son époque n’avait pas la moindre conscience…
C’était, mais on ne l’a pas compris alors, encore plus vertigineux que fut à l’époque de sa sortie le film « 2001, Odyssée de l’Espace ». Rappelons-nous du « monolithe noir »…

Mais il a décrit des « visions » qu’il n’a pas comprises… (Ses visions venaient des rendez-vous de son corps astral avec les Esprits, et le pauvre jeune homme voyait mais ne comprenait pas la portée de tout…)


(Lectrice : c’est bien beau, tout çà. Mais c’est peut-être le hasard : on émet une hypothèse, si elle est juste on en parle, sinon, on oublie…
Auteur : comme disait Colombo, c’est ce que dit aussi ma femme…Mais attends la fin, et je sors de la parenthèse pour que tout le monde en profite.
Je vais aussi te présenter à notre public, s’il lit les parenthèses :

-dans des écrits précédents, j’avais imaginé, un peu pour ajouter du rythme, des interventions d’un lecteur, « élément » un peu désincarné. Un jour, en présentant une de mes « nouvelles historiques » au public, au pied d’une vieille tour en fête, c’est une lectrice qui a accepté de me donner la réplique. Donc, dorénavant, je collabore avec une lectrice plutôt qu’un lecteur : faut être logique, comme disait San-Antonio.)



Revenons au fil de cette histoire.
Comme disaient ma femme, ma lectrice…et tant d’autres : c’est p’ t être le hasard !

J’ai donc analysé les œuvres de ce jeune homme qui a traversé comme un météore le ciel le plus tourmenté de la littérature française.

Et j’ai trouvé d’autres visions très troublantes dans son œuvre.

« Le grand serpent qui entoure le monde est béni lui-même, car il relâche ses anneaux, et sa gueule béante aspire la fleur d’anxoka, la fleur soufrée, la fleur éclatante du soleil. »


On peut penser aux vieilles mythologies, notamment au Serpent et l’œuf cosmogénique des Orientaux…
On peut penser aussi aux…ceintures de Van Hallen (ou magnétosphère). Il s’agit du champ magnétique de la Terre (existant aussi autour des autres planètes), qui a la forme d’un serpent, qui « relâche ses anneaux », car cette magnétosphère n’est pas figée, et s’étire du côté de la Terre opposé au soleil, donc « fait bouger ses anneaux » au fil de la journée. Une magnétosphère essentielle à la vie sur la Terre : elle fait « glisser », le long de ses « anneaux » (lignes de force du champ magnétique) les particules radio-actives mortelles émises par le soleil (La fleur d’anxoka ?) jusqu’à permettre à l’atmosphère (la gueule béante ?) de les « digérer ».

Cette magnétosphère fut découverte en 1958 par le premier satellite américain, Explorer 1.

J’ai relevé dans les œuvres du jeune homme bien d’autres énigmes.

« La constellation d’Orion ouvrit au ciel les cataractes des eaux ; la Terre, trop chargée par les glaces du pôle opposé, fit un demi-tour sur elle-même… ».

Cette théorie d’une Terre ayant basculé a été développée par un scientifique fort controversé, Immanuel Velikowski, en 1906.

Je parlerai aussi du

« Centre de l’Afrique où avaient lieu tous ces mystères… »,

Puis de cette

« Erreur glissée dans la suite générale des nombres… ».


Le Centre de l’Afrique : les Dogons et leurs connaissances astronomiques inexpliquées ?

La suite des nombres : le mystère des nombres premiers ?


Le « jeune homme » s’appelait Gérard de Nerval.
Il fut retrouvé pendu dans la rue de la Vieille lanterne, un quartier mal famé de Paris, en janvier 1855.

Quand son père a appris le décès, il paraît qu’il aurait simplement dit :
« Le jeune homme est mort ? Pauvre jeune homme… »

Il faut dire que l’artiste était soigné pour troubles psychiâtriques depuis quelques années à la clinique du docteur Blanche, où l’on a traité aussi Maupassant.


(Lectrice : A propos de Maupassant et du Horla, sais-tu pourquoi le trois-mâts qui l’a amené venait du Brésil ?
Auteur : J’ai une hypothèse, mais ce sera une autre histoire…)




Je termine cette triste histoire. Nerval est mort, et l’enquête a rapidement conclu à un suicide.

Très rapidement : plusieurs éléments me chiffonnent. Il se serait pendu « au ras du sol » quasiment ; en plus son chapeau était resté littéralement vissé sur sa tête !
On peut imaginer une sorte d’exécution : c’était l’homme, le visionnaire,…qui en savait trop !


(Lectrice : Et tu vas reprendre l’enquête ?
Auteur : Non. Avec CIA…déjà cités dans la « course », sans compter les RG, maintenant en plus fusionnés avec la DST ,un mélange très efficace pour un Sarkozy qui voudra sûrement étouffer l’affaire, puisqu’elle s’est passée en France, je lance simplement cette bouteille à la mer, et je pars en vacances…
Lectrice : Tu me déçois !
Auteur : Bien que Mark Twain ait affirmé « Ils ne savaient pas que c’était impossible, donc ils l’ont fait », je ne m’attaque plus à l’impossible…)




Pour ne pas trop décevoir ma sympathique lectrice, je vais ajouter une illustration scientifique à ma tentative de démonstration.

Voici ce que JP Luminet a écrit dans son œuvre « Les poètes et l’Univers » (plus de renseignements sur Google !) :



Les obsédés du froid, du gel, des ténèbres se rattachent à une rêverie plus primordiale, celle de la Ténèbre. Du Mexique à Babylone, les traditions s'accordent à parler d'une longue période de ténèbres qui semble, aux peuples consternés, devoir régner à jamais. Les Romantiques sont leurs dignes successeurs : ce sont les Amants de la Nuit, du Vide, du Zéro absolu, du Noir infini ... Le plus tourmenté d'entre eux, Gérard de Nerval, est hanté par l'extinction des Soleils et le refroidissement inexorable du monde. Dans son Christ aux Oliviers (Chimères, 1854 ), où il suit de très près un texte de Jean-Paul, il introduit la vision d'astres morts sous la neige éternelle. Fasciné par l'abîme sans fond (l'un des cauchemars les plus naturels de l'homme), il nous offre une description saisissante de la spirale tourbillonnante de matière, d'espace et de temps qui s'engouffre à tout jamais au fond du Rien. Un Rien que les astronomes d'aujoud'hui appellent "trou noir". Car il s'agit bien là d'une littérature de visionnaire (Nerval se suicida un an plus tard par pendaison). La notion scientifique de trou noir dévoreur de matière n'a fait son apparition que dans la seconde moitié de notre siècle. A la fin des années 1970, j'ai réalisé des simulations d'ordinateur pour calculer l'aspect d'un trou noir entouré d'un disque de gaz. Une image virtuelle de trou noir fut ainsi produite, et figure aujourd'hui dans les manuels d'astronomie.
Or, nulle légende n'eût pu mieux convenir à cette image que les strophes de Nerval (que je ne connaissais pas à l'époque). On ne peut qu'être troublé par la façon dont l'intuition du poète a anticipé celle du scientifique.




Il n’y a donc pas que moi qui en parle : Jean-Pierre Luminet aussi !

Pour en revenir à l’introduction et l’Himalaya : c’était tout simplement une citation de Nerval dans Aurelia. Et je ne sais pas si le myosotis est vraiment né dans l’Himalaya : Google et les jardineries sont muets sur ce sujet.

Encore un mystère nervalien…

NERVAL (11)






VIII. EN GUISE DE CONFUSION…



( Lectrice : Pourquoi tu parles de confusion ?

Auteur : J’avais d’abord pensé conclure logiquement avec le vocable « conclusion », mais Michèle-ma femme- a trouvé mon argumentation un peu confuse. D’où cette confusion…)



Donc, comme rappelé à l’épisode précédent, Nerval est mort pendant cet hiver de 1855, rue de la Vieille Lanterne.
On raconte qu’on aurait vu deux hommes vêtus de sombres capes brunes dans cette sinistre rue…

(Lectrice : encore tes capes brunes ! Mais tu ne vas pas nous faire croire que c’est les mêmes types qu’il y a des siècles ! D’ailleurs, le chevalier Laurent les avait soigneusement occis. Alors ?

Auteur : Mais il s’agit vraisemblablement de la même secte, qui tente de contrôler le monde depuis…toujours.
Je te rappelle que les Francs maçons ont récupéré des connaissances des Templiers, qui s’étaient eux-mêmes servis chez les Alchimistes…Nous parlions de cette nébuleuse filiation dès le premier épisode de notre série qui se termine.
Des sociétés secrètes ont toujours régi le monde. )




Ce qu’il reste à démêler aujourd’hui : ces « visions » présentées à l’épisode précédent. L’œil de Dieu, le Serpent qui entoure le monde,…, et tant d’autres mystérieuses métaphores.

(Lectrice : Et d’après toi, toute cette science mystérieusement acquise viendrait du « message » d’Atalanta ?


Auteur : Je vais répondre pour tout le monde, en sortant de la parenthèse)



Soit les connaissances de visionnaire de Nerval lui venaient vraiment de ce message transmis de génération en génération rien qu’aux initiés,…

Soit il aurait découvert tous les mystères du monde par sa capacité de lire la mémoire de ses électrons.

(Lectrice : Mémoire des électrons ? Qu’est-ce que tu veux dire ?

Auteur : Explication hors parenthèse.)



Nous sommes composés d’atomes. Les atomes comprenant noyau et électrons gravitant autour. Les atomes, sauf si on les fait exploser dans une bombe, sont immortels. Ils ont donc été témoins de la naissance de l’Univers…et connaissent tous ses secrets.

L’artiste symboliste, tel que le suggèrent Baudelaire, Swedenborg,…est celui qui voit les « correspondances ».
Peut-être que celui qui voit ces « correspondances » est celui qui sait lire la mémoire des électrons qui composent son être.
Les électrons auraient enregistré, allez savoir comment et pourquoi, et parfois quelqu’un aurait la possibilité d’entrer en communication avec leur mémoire. Ce « quelqu’un » serait un symboliste, ou un medium…


(Lectrice : Mais si c’est les électrons, tu as tout faux avec ton histoire !

Auteur : Je ne sais plus…Les trucs qu’on a trouvés dans le grenier avaient l’air crédibles.
Mais on a toujours un besoin d’ajouter des thèses scientifiques…
Peut-être que la filiation Indiens d’Amérique-Nerval-Orient est compatible avec la Mémoire des électrons ? Que voyager dans son corps astral, ou entrer en contact avec les puissances supérieures, ça revient à savoir lire la mémoire de ses électrons ?

Allons savoir…

Lectrice : et il n’y a plus personne, depuis Nerval, qui décrypte tout ça ?

Auteur : je crois que Bernard Werber, avec sa pentalogie « thanatonautes », et Maxime Chattam, ave sa trilogie « Arcanes du chaos », soulèvent comme Nerval des morceaux du voile des mystères.
En plus de ses Thanatonautes, Werber a écrit « Le papillon des étoiles ».
Petite ressemblance avec l’ Oiseau du Vatican dont je pafrlais dans « Code Leonardo ».
Quant à Chattam, il nous met sur la pistes des Illuminati.
Tape Illuminati, Maîtres du monde ou Bilderberg sur Google, après avoir lu la trilogie de Chattam. Et essaie de comprendre pourquoi c’est une trilogie.
Tu verras. Edifiant. Et inquiétant…)





Corps astral et mémoire des électrons, même combat ?
Avec en prime une possible explication « scientifique » à la Mémoire collective de C.G. Jüng : et si cette Mémoire collective de l’humanité était simplement la mémoire des électrons ?


(Lectrice : tu conclus ainsi sur un double point d’interrogation. Tu aurais donc cherché pendant des dizaines d’années, sans être sûr de ce que tu as trouvé.

Auteur : j’écrirai peut-être une suite…)



Et cette suite commencera avec une hypothèse complémentaire.
Imaginons que l’Atlantide ait bien existé. Qu’elle était peuplée d’une civilisation scientifiquement très avancée. Tellement avancée qu’elle connaissait tout de l’astronomie –trous noirs,…- et avait même inventé la bombe atomique, ce qui explique son engloutissement …


(Lectrice : mais comment se fait-il qu’on n’ait conservé nulle trace de cette civilisation théoriquement si avancée ? Il y a bien dû avoir des étapes dans son essor.)


…imaginons aussi que cette antique civilisation ait débarqué sur notre Terre depuis une autre planète, avec déjà toute sa science, qu’elle aurait partagé parcimonieusement avec nos lointains ancêtres. Imaginons ces Atlantes venus d’ailleurs étant les « dieux descendus du ciel féconder les mortelles » dont parlent bien des mythologies.

Avant de disparaître tous dans le cataclysme qu’ils auraient eux-mêmes provoqué, ou d’avoir sauvé un petit commando reparti créer une autre base quelque part dans l’espace, base d’où leurs descendants redescendraient périodiquement sur Terre surveiller l’évolution de leur création –ce qui au passage expliqueraient nos OVNIs !-, avant le cataclysme, donc, imaginons qu’ils aient laissé l’ensemble de leurs vastes connaissances à un petit groupe d’initiés, groupe qui soit se les transmet de génération en génération, soit pour récupérer l’ensemble quand il y en a besoin, a appris à se servir de la mémoire de ses électrons comme nous d’un ordinateur.

Enfin, au lieu de rester sur deux interrogations, je vais conclure avec une nuance.
Dans les pages précédentes, j’ai souligné les dérives des papes, des Francs maçons,…

Mes « accusations » ne désignent jamais l’ensemble du groupe, ou du mouvement.
Prenons le cas des FM. Je sais bien entendu que des loges ont accompli un travail honnête, constructif, désintéressé et dans l’intérêt de tous. Mais, comme dans tous les mouvements, on trouve chez eux et ailleurs des gens pleins d’idéal, et d’autres hélas qui arrivent à profiter de leur position pour déraper impunément et sans vergogne, en ne considérant les autres que comme du bétail.
Nous vivons une époque, et nous n’avons je crois traversé que des époques, où c’est la deuxième catégorie, celle des prédateurs, qui détient l’essentiel du pouvoir.


(Lectrice : c’est angoissant, en effet…
Pensons à autre chose, il faut se changer les idées : où se trouverait cette planète d’où seraient tombés les Atlantes, et où vont se cacher leurs descendants qui continuent à nous observer ?

Auteur : je situe la planète mère entre Mars et Jupiter. Là où ne subsistent que les astéroïdes. Vestiges sans doute de l’explosion de cette planète.
Le refuge actuel pourrait se trouver à l’intérieur d’un des deux satellites de Mars, celui que l’on pense être creux.
Je n’irai pas vérifier personnellement : je ne voudrais pas m’enfermer dans une fusée, puisque je suis claustrophobe.
Que ça reste entre nous. Pas que je suis claustro, mais la Planète, le satellite,…, sinon tout le monde voudra aller voir, et on ne sait pas ce que ça peut déclencher.)

NERVAL (Fin)

REMERCIEMENTS

A Michèle,

Qui a pris la photo « soleil couchant » en retrouvant l’Ouest dans un coin de notre jardin un soir où j’avais perdu le Nord, et dont le boulot de bibliothécaire me donne un accès facile à tous les documents historiques et littéraires dont j’ai un urgent besoin.


A nos fils, Johan et Bruno, et belles-filles, Frédérique et Stéphanie, qui ont écouté patiemment mes théories d’électrons littéraires, et qui m’ont appris en plus à me familiariser (un peu !) avec un ordinateur.


A Chloé, ma Lectrice, dont les interventions toujours pertinentes ont apporté force et j’espère crédibilité à ce qui précède.


A mes collègues, Krystel auteur des tableaux illustrant les épisodes 6 et 7, et toute l’équipe qui a bien voulu voguer avec moi sur des eaux tour à tour symbolistes, surréalistes et fantastiques, à l’école La Porte ouverte ou ailleurs.
En effet, le plus court chemin entre Nerval et Jean Ray passe par…Achille Chavée, qui recevait des éléphants blancs dans sa cuisine et démontrait que « la libellule est un mammifère. »

Il avait voulu sur sa tombe

« Une alliance en marbre noir
Pour le poète qu’il fut »…
« Le plus grand poète…
De la rue Ferrer à La Louvière », qu’il disait aussi en rigolant.