jeudi 15 mars 2012

RAISON DE PLUS !








Najat Vallaud Belkacem vient de publier

« RAISON DE PLUS! »


















Un ouvrage politique bien sûr, mais aussi littéraire et philosophique. Avec l’écriture agréable qu’on lui connaît, qui est la musique parfaite pour un contenu de très haut niveau.

Le livre commence par une citation de Louise Labé, poétesse féministe du 16ème siècle.Le ton de la citation est enjoué et entame directement le dialogue avec les lectrices et lecteurs. Le ton est enjoué, mais la « chute » sera profonde : « Si c’est erreur… ».

On n’a encore lu que le titre, le sous-titre « avant-propos » et deux lignes d’un texte multi séculaire. Mais on a déjà compris que le livre ne sera pas « erreur ».

Bravo, Najat !



Ci-dessous un résumé de l'œuvre (notamment pour les personnes qui n’auraient pas le temps de le lire avant les élections, et qui ne savent pas encore pour qui voter).

Ce résumé donne les titres des cinq chapitres et ceux de leurs subdivisions (intertitres précédés d’un tiret), ces derniers étant complétés soit d’une remarque personnelle, soit d’une citation particulièrement importante du texte.

AVANT PROPOS

Dans son avant-propos, Najat nous rappelle d’abord ce qui l’a motivée à entrer en politique : la présence de JM Le Pen au second tour de la Présidentielle 2002, cette menace FN contre laquelle elle s’est ainsi engagée à lutter.

Ses débuts en politique à Lyon, son rôle de porte-parole de Ségolène en 2007, cette campagne 2007, les cinq années qui ont suivi...

Elle citera en conclusion les cinq enjeux qu’elle estime majeurs du changement :
le refus de l’impuissance démocratique et de la régression comme offre politique ; la requalification de la notion de progrès et de nos modèles de croissance ; le réinvestissement dans la jeunesse et la préparation de l’avenir ; la rénovation démocratique comme ciment de notre identité collective ; la réconciliation de la gauche avec l’individu et les chemins retrouvés de l’émancipation individuelle.

Enjeux qu’elle va développer en cinq chapitres.

CH 1 : PERTE DES ILLUSIONS ET DESIRS DE REGRESSION

-Que la crise s’aggrave

C’est le souhait de ceux qu’elle a enrichis, et le constat de ceux qu’elle a déjà désespérés.
Une révolution conservatrice (finie la croissance, fin de « l’Etat providence »…) est en marche. Il faut engager la riposte !

-Petites régressions entre amis
Un vent mauvais souffle sur l’Europe et le monde, pourtant le Printemps arabe a montré que nous pouvons vivre ensemble au Nord parce que nous partageons les mêmes valeurs au Sud. Cela ne fera sans nul doute plaisir ni aux extrêmes droites ici, ni aux islamistes extrémistes là bas, qui prospèrent sur les mêmes peurs et les mêmes replis.

- Le Sarkozysme ou la machine à découdre
Pourquoi un instituteur serait-il incapable de remplacer un curé…dans une République laïque ?


- Des destins de perdants…
Examen génétique précoce. Fichage génétique. Pour désordre nouveau ?


- La fin des « jours heureux »
Denis Kessler (qui a des émules…) veut casser l’héritage du Conseil national de la Résistance.
Nous voulons, nous, continuer à respecter les engagements du passé, garantir les droits futurs et couvrir les nouveaux besoins sociaux.

- La propagande de la peur
Nicolas Sarkozy a raison, il n'y a pas de liberté sans sécurité, mais il serait bien avisé de considérer qu’il n'y a pas non plus de sécurité sans liberté !

Et une citation de Péguy pour conclure :

« le triomphe des démagogies est passager, mais les ruines sont éternelles ».

CH 2 : LE PROGRES AUTREMENT

- Le progrès, une idée neuve

Avant de dire que « le seul progrès qui vaille, c'est le progrès humain, point de convergence du progrès scientifique, du progrès politique, du progrès moral et du progrès social. », Najat avait qualifié de déclinologues les familiers des réunions du groupe Bilderberg. (voir pp 89 et 90)

-Décroissance et écologie profonde.
Bon diagnostic {écologique}, mais mauvais remède de prôner la décroissance, parce que croissance verte et développement durable sont aussi de la croissance !

Elle aborde ici aussi les problèmes d’ordre écologique mondial, en rappelant la limite des ressources de la Planète…


- Une république écologique et sociale
La précarité énergétique frappe aujourd'hui plusieurs millions de Français, prisonniers de passoires énergétiques qui perdent de la valeur, ou logés dans un habitat indigne par de véritables marchands de sommeil…

- Changer de boussole
Il y a dans notre modèle de croissance un mélange de poker menteur et de roulette russe : nous nous sommes trompés de chemin de croissance…

2050 : c'est la date à laquelle les besoins mondiaux pourraient doubler, voire tripler, du fait de l’augmentation de la population. (Neuf milliards ). Bref, l'impasse. Et pourtant, il nous faut répondre à ces deux injonctions paradoxales, le progrès social mondial d'une part, l'équilibre écologique planétaire d'autre part, répondre à ces deux objectifs apparemment irréconciliables : l'équilibre des niveaux de vie et la protection de l'environnement.

- Pour un new deal vert
Nous devons passer d'un modèle de « société du jetable » à un modèle de « société du renouvelable ».

- L’avenir du progrès
Il faut concilier l’héritage du passé avec les priorités du présent et les enjeux de l’avenir. Avec une « Académie du futur ? »

CH 3 : L’AVENIR DU PRESENT

Citation de Musset en tête du chapitre :

« Alors s’assit sur un monde en ruines
Une jeunesse soucieuse »

- Un système consolidé de tristesse et d’impuissance.

Il faut constamment penser à le jeunesse (d’où sa place dans le programme de François Hollande) parce que s’il n’y a plus d’avenir pour les Jeunes, c’est le Monde qui est condamné à mourir.

- Redéfinir un équilibre global entre les générations.
Un contrat social intergénérationnel : puisque ce sont les jeunes qui paient les retraites des aînés, il faut que ces jeunes en aient les moyens.

Donc, aller

- De la victimisation à la participation : vers la jeunesse citoyenne.
Parce que si la jeunesse s’est détournée de la politique, c’est parce que la politique s’était détournée d’elle.


CH 4 : UN PATRIOTISME DEMOCRATIQUE.

« La démocratie est d’abord un état d’esprit »
Pierre Mendès France

- De la démocratie fiévreuse…
A regarder le sort réservé aux Grecs ou aux Portugais, nos concitoyens s’interrogent : la décision politique peut-elle vraiment changer les choses ?
( L’auteure va nous démontrer comment la décision politique peut, et doit, inverser le cours des choses).

-Une révolution démocratique
« A l’heure où le système financier mondial s’écrase, il faut une Révolution démocratique, sociale, économique, énergétique,…, avec un PS radical et exigeant. »
(C’est ce qu’elle disait en 2008, juste au déclenchement de la crise).

- Notre Europe des peuples
Pour que l’Europe soit -enfin !- la meilleure, et non la pire, des choses…

CH 5 : UNE REPUBLIQUE EMANCIPATRICE

« Si l’homme échoue à concilier la justice et la liberté, alors il échoue à tout »
Albert Camus

- Les socialistes et la liberté
Liberté…On peut relire le poème d’Eluard. Ou celui, moins connu, de Fernand Dumont.
On peut rappeler que « ma liberté s’arrête où commence celle de l’autre »
On doit rappeler aussi que : « Le socialisme, c'est quand la liberté arrive chez les pauvres », disait Carlo Rosselli, figure du socialisme italien assassiné par la Cagoule sur ordre de Mussolini.

C’est aussi sous cet intertitre que Najat, secrétaire nationale du PS chargée des questions de société, développe le thème de la gestation pour autrui (GPA), qu’elle avait défendu lors des débats consacrés à la bioéthique.

- Etre soi et vivre ensemble
(Non, elle ne rouvre pas tout à fait le débat Voltaire-Rousseau !)

-Donner à chacun d’égales opportunités de vie.
« La véritable égalité, ce n'est pas de constater des égaux, mais d'en faire ». (Gambetta)

- La fabrique des égaux
Ce doit être l’école, mais il existe encore un lien patent entre pauvreté et échec scolaire.

-L'assurance des égaux
La gauche doit être la force réformatrice d'un modèle social, capable tout à la fois d'être efficace sur le plan économique et équitable sur le plan social._

- La solidarité des égaux
Passe par une réforme fiscale de grande ampleur…

CONCLUSION

A travers ces quelques pages, je souhaite [vous] avoir convaincus que nos choix de civilisation ne sont pas pris en étau entre le diktat des marchés et l'inconséquence supposée des hommes et des femmes politiques, entre les apologistes du progrès matériel et de la croissance sans limite et les prophètes du malheur. D'autres chemins existent, qui ne réduisent pas l'histoire humaine à une aventure catastrophique.
...
« L'histoire, disait Camus, n'est que l'effort désespéré des hommes pour donner corps aux plus clairvoyants de leurs rêves ».

Najat analyse cette citation en décryptant le "rêve" (que François Hollande citait récemment aussi):

"Le rêve n'est pas une pathologie de la raison, et l'espoir est le moteur légitime de l'action politique".

L'espoir, moteur légitime de l'action politique.

Superbe engagement. Bravo, et merci, Najat.
Ton oeuvre est bien la "Raison de plus" pour gagner les Présidentielles puis législatives !

2 commentaires:

À 17 mars 2012 à 15:27 , Blogger UPP (Protectionde l' enfance) a dit...

Bonjour,

J'ai ajouté le lien de ton blog sur le mien. On y découvre un humaniste et un poète.

Annie.

 
À 18 mars 2012 à 01:00 , Blogger 1OO pensées pour VOUS ! a dit...

Heureux de ta visite, Annie, et merci d'avoir ajouté le lien.
Hélas, je ne peux plus ajouter de liens pour le moment, puisque plus rien ne s'affiche en bleu sur ce blog...
Mais je referai réparer un jour où j'aurai un technicien sous la main...
J'espère que ce sera avant les élections !
Bizzz et merci de ta gentille appréciation

 

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