mardi 5 juin 2007

AVEC LE BONJOUR D 'ULYSSE !


Pas de photo de fleur cette fois, mais celle, non pas de ma petite grenouille verte, mais de mon petit "grenouillet".
Comment je sais que c'est un mâle ?
Tout simplement parce qu'il s'appelle Ulysse !
Et pourquoi une photo de ce sympathique amphibien ?
Justement, parce qu'il est sympa et utile...
Contrairement à certains qui nous gouvernent et qui sont antipathiques et nuisibles !
Nouvelle preuve : cet article que j'ai trouvé sur l'Huma, et que je vous transmets en "copié-collé".
D'accord, c'est un peu long, mais çà mérite lecture attentive et diffusion avant dimanche !




événement43 ans de carrière : privé de retraite !
Témoignage . Chômeur en fin de droits, Jean Bordat, qui a commencé à travailler à seize ans, est écarté du droit à la retraite anticipée. Une victime exemplaire de la loi Fillon sur les retraites.
Après quarante-trois ans de carrière, se retrouver soudain, légalement, sans rien : ni statut social, ni droit à des revenus... Voici l’incroyable et véridique histoire de Jean Bordat, victime ordinaire du progrès social selon François Fillon. Carrure solide, allure joviale, et, malgré tout, dans l’adversité, une bonne dose de dynamisme, cet habitant de Colombes (Hauts-de-Seine) a débuté sa vie active à l’âge de seize ans. Il vient de franchir le cap des cinquante-neuf printemps. Il fait donc partie de ces salariés dits à la carrière longue, ayant commencé à trimer à quatorze, quinze ou seize ans. Des femmes et des hommes auxquels la loi Fillon de 2003 portant réforme des retraites a, généreuse, n’est-ce pas, voulu offrir une forme de reconnaissance en leur donnant le droit de « décrocher », avec une pension pleine, avant le seuil des soixante ans. Cela n’avait bien sûr pas échappé à Jean Bordat. C’est donc avec une certaine dose d’espoir qu’il se rend, il y a quelques jours, à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). A priori, ses comptes sont bons : un début de carrière à seize ans, un nombre total de trimestres d’assurance à la CNAV supérieur même à ce qui est exigé...
les années
de chomage
ne comptent pas
Jean Bordat n’a oublié qu’un « détail », quelques petites lignes nichées dans un texte de loi aussi touffu, difficile d’accès, que tant d’autres. Un détail zappé par la communication grand public développée par le gouvernement toutes ces dernières années sur une mesure censée prouver le caractère social, progressiste, d’une réforme perçue par l’opinion, non sans raison, comme régressive. Pour avoir droit au départ anticipé, il ne suffit pas d’avoir accompli une carrière longue. Encore faut-il qu’elle n’ait pas trop subi d’aléas : outre une durée d’assurance à la CNAV, la loi exige en effet un nombre de trimestres « réellement cotisés » par l’intéressé. À ce titre sont exclues, notamment, les périodes de chômage. Le détail qui tue le droit au départ anticipé de Jean Bordat : victime de plusieurs licenciements, sa longue carrière compte en effet 20 trimestres de chômage, qui lui valent, malgré ses 171 trimestres d’assurance au compteur, de descendre sous la barre des trimestres « cotisés » exigés. Un cas, hélas ! pas rare et qui donne à la réforme Fillon un goût de cadeau empoisonné (voir article ci-dessous).
Pour Jean Bordat, la déconvenue ne s’arrête pas là. Il devra donc, on l’a vu, attendre encore près d’un an, de souffler ses soixante bougies, pour bénéficier de sa pension. Et d’ici là ? D’ici là, rien : pas un sou. Vous avez bien lu : après quarante-trois ans de labeur, ce travailleur se retrouve sans aucun droit à revenu. L’explication est dramatiquement simple. Envoyé au chômage une nouvelle fois suite à une fin de contrat à durée déterminée, il a épuisé ses droits à indemnisation le 30 avril dernier. Un temps, il s’est alors pris à espérer bénéficier d’une allocation destinée à permettre aux chômeurs âgés en « fin de droits », n’ayant pas atteint les soixante ans, de faire la jonction avec la retraite : l’allocation équivalent retraite (AER). Espoir vite douché aux ASSEDIC : l’AER est attribuée sous conditions de ressources, et celles du ménage Bordat, qui se résument désormais à la retraite de son épouse, dépassent, de peu, le plafond. En somme, son tort est d’être « marié depuis trente-six ans avec une femme que j’adore et qui a pu obtenir sa pension d’enseignante », témoigne l’intéressé avec un brin d’ironie amère. On comprend qu’il ait modérément goûté la remarque qu’on lui a faite, sur un mode certes léger, à l’ASSEDIC : « Ah ! si vous étiez divorcé... » Jean Bordat a d’autant moins apprécié que, dit-il, « nous devons encore aider financièrement nos trois enfants ». L’aîné vient de faire l’acquisition d’un logement et ne « joint pas les deux bouts ». Le second, avec son salaire et celui de son épouse, n’y parvient pas mieux, entre « loyer, remboursements de crédit et frais de garde d’enfant ». Et le troisième, sa fille, « bac plus quatre et occupant un emploi de standardiste », est encore « hébergée à la maison ».
privé de tout revenu personnel pendant un an
Récapitulons. Au terme d’une longue carrière, menée, notamment, dans le secteur de l’insertion sociale, dans la gestion et dans les ressources humaines, Jean Bordat est aujourd’hui, d’abord, un chômeur, et il juge proches de zéro ses chances de retrouver un poste. « À cinquante-neuf ans, faut pas rêver, alors que l’on va promouvoir des heures supplémentaires » (qui, logiquement, joueront contre l’embauche), remarque-t-il. Pourtant, « Sarkozy va me dire : « au travail le vieux, fini les allocations ! », ajoute-t-il, allusion au discours récurrent du président sur le thème de la « valeur travail », mise en opposition avec la solidarité, qualifiée d’« assistanat », avec les privés d’emploi. « J’ai envoyé de nombreuses candidatures, sans aucun résultat. Engager un vieux alors que le souci est de dégraisser et faire partir le maximum de personnes de cette catégorie d’âge... » Jean Bordat est, en deuxième lieu, un chômeur privé de droit à indemnisation du chômage. C’est enfin un salarié à la longue carrière privé du droit à la retraite. Et voici comment, observe-t-il, « dans la France sarkozyenne, certaines personnes peuvent être privées de revenu personnel pendant un an en toute légalité ».
Visiblement pas du genre à croire en la fatalité de la régression sociale, ce lecteur de l’Humanité, militant associatif, « compagnon de route du PC » après avoir été un temps membre du PS, confie-t-il, a voulu dénoncer ce scandale. Pour lui, conclut-il, « une seule solution : abroger définitivement cette loi (Fillon) et la remplacer par une vraie loi prenant en compte toutes les situations, notamment des femmes ayant élevé leurs enfants, des travailleurs handicapés et en taxant les bénéfices financiers ». Et dans l’immédiat, pour le citoyen Bordat, un seul moyen : « Élire des députés de combat, qui portent les espoirs des citoyens comme ceux nés lors de la Libération en 1945, je veux dire clairement des députés communistes, républicains et citoyens. Et entrer en résistance. »
Yves Housson

Article paru dans l'édition du 2 juin 2007.
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PS : l'auteur de cet article invite naturellement à voter PC. J'invite, de manière plus générale, à voter à gauche...et je rappelle que même les Verts (qui ont noté 16/20 le programme de Ségolène) ont le coeur à gauche !
La preuve : mon p'tit Ulysse est...Vert, et il voterait bien entendu PS s'il avait une carte d'électeur! Comment je le sais ? On cause par télépathie !
J'espère qu' un peu plus de 50 % des électeurs auront la clairvoyance de ce brave Ulysse...


A noter : vous inquiétez pas, Ulysse est en pleine nature, et ici dans la petite mare (au jardin) où le chevron flottant (visible en bas à gauche) lui sert à sortir facilement...

1 commentaires:

À 3 août 2008 à 01:28 , Blogger berju a dit...

Cet article sur Jean Bordat est vraiment triste. En effet, il vient tout juste d'accéder à ses droits à la retraite après toutes ces années de galère. Malheureusement, il ne pourra pas en profiter car il vient de décéder. merci a mm fillon et sarkozi

 

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