dimanche 11 janvier 2009

NOS FRERES...QU'ON ASSASSINE.






Un Ami, auteur de la Dame en bleu, poème poignant édité il y a quelques jours sur ce blog,
va repartir une semaine « là-bas ».
Il vient de me confier la mission de diffuser, chez les ami(e)s, ce texte, très beau et très dur aussi, qui est un peu la suite de cette Dame en Bleu, disparue il y a quarante et un ans…là-bas.


A MON FRERE.

(Septembre 1973 – Dédié aux jeunes Palestiniens et Israéliens)

La nuit des temps est longue, une éternité.
Longue aussi ta vie, proche est ta fin.
L’avenir pour toi, c’est ton passé.
Au miroir de l’histoire, revient ce refrain.

Ici, tout va bien, le temps est serein.
Jamais le soleil ne monte le matin avec des pleurs.
L’eau et le vent, la rosée et l’herbe nous disent : viens.
Au bout de la route, après le virage, jamais la peur.

Mais toi, la nuit dans ta tête et ton cœur,
Tes pensées viennent et te fuient.
Ta vie, au sang couleur de peur,
Tes yeux, secs et vides, tes mains pétrissent l’ennui.

Chez nous, les enfants sont des rayons de soleil.
Leurs paroles, pleines de rires, dégoulinent entre nos mains.
Leurs cris sont les flèches acérées de leur éveil,
Leur futur sera à l’image de notre passé : serein.

Les tiens, fantômes de notre indifférence,
Courent après ce qu’ils ne voient pas.
Jamais de leurs yeux ne viendra l’innocence.
Trahison, rancœurs, seront dans le son de leur voix.

Pense, si encore tu en as le droit ;
Pense et maudis-nous, notre faiblesse est trop forte.
Pense à ce monde qui perd sa foi
Et surtout ne nous maudis pas trop fort.

Ta vie coule, rouge de ton sang, au milieu du désert,
Tu n’avais pas le droit d’être différent.
Ta vie croupit, au fond d’un trou et se perd,
Mais pourquoi toi et tous tes enfants ?

La rivière fraîche et propre de ma conscience
Fait que parfois, dans un sursaut de peur,
Je me dis que j’ai honte de ma patience,
Et je fuis, loin de tout et redoute le bonheur.

Toi mon frère, du fond de ta misère,
Lève les yeux, tends tes mains de rejeté,
Crie avec tous tes frères, ton immense prière,
Accuse-nous d’avoir volé, indifférents, votre liberté.

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