CE MONDE...UN GRAND VILLAGE ? VRAIMENT ???
-Réquisitoire que j'ai adressé il y a quelques mois à un ami député, dans le cadre de sa démarche de démocratie participative :
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Avec la
mondialisation, que nous devons accepter ou subir, le monde serait devenu un
grand village.
Mais un
grand village dont les citoyens sont loin d’être égaux : nous vivons (pour
le moment, et malgré la crise, mais pour encore combien de temps ?) mieux,
aux points de vue pouvoir d’achat et couverture sociale, que l’Est et le Sud de
l’Europe, que la Chine, l’Afrique,…
Deuxième
remarque : 2 % de la population mondiale dispose de 50 % de la richesse de
la Planète, pendant que 50 % de la population mondiale tente de survivre avec
un honteux et misérable pour cent de cette même richesse… (chiffres de 2 006, aujourd’hui on affirme que 1% de la population
détient 50% de la production)).
Nous faisons
partie, pour le moment, des classes moyennes : 48 % de la population
disposant de 49 % de la production d’une Planète un peu essoufflée.
L’idéal socialiste doit être le
nivellement par le haut. Autrement dit, aligner les conditions de vie en Europe
du Sud et de l’Est d’abord, en Afrique et ailleurs ensuite, progressivement
bien sûr, sur ce que sont les nôtres. Un petit pas à la fois…si c’est possible…
L’objectif
capitaliste, lui, est le contraire : nous aligner sur l’Europe du Sud et
de l’Est d’abord, sur la Chine, l’Afrique,…, ensuite. La preuve : les
délocalisations…et l’histoire connue du plombier polonais. On peut citer aussi,
sous Zapatero qui était pourtant socialiste, l’engagement en agriculture de
saisonniers marocains qui venaient travailler en Espagne au tarif salarial du
Maroc ! Pendant ce temps-là, les horticulteurs espagnols étaient relégués
au chômage ou au CPAS. Et cette option, que je qualifierais presque
d’esclavagisme moderne, n’a pas empêché l’Espagne d’être en faillite. La
question à poser : avec ses travailleurs sous-payés, çàd discriminés,
Zapatero était-il socialiste, ou inféodé à l’ultra libéralisme ? Ou
était-il un « bienfaiteur pour les travailleurs marocains ? Mais
pourquoi les « mouvements pour l’égalité des chances », si prompts à
s’enflammer pour des affaires de burqas, n’ont-ils pas réagi face à la façon de
traiter en Espagne les horticulteurs marocains (sous payés), et aujourd’hui à
Lyon les maçons roumains ?
Idéal
socialiste, nivellement par le haut.
Bravo donc
au récent « six pack » du PS, que je rappelle : Europe de juste
échange (normes sociales et environnementales dans les accords de libre-échange) ;
instauration d’un salaire minimum européen ; modification des statuts de
la BCE (réclamé en vain par Ségolène Royal depuis son programme 2007, parce que
la BCE n’est plus, voir gestion de la crise, que la paillasson des banques privées
à cause de la loi Giscard-Pompidou-Rothshild de 1973, loi devenue article 123
du traité de Lisbonne.) ; scission des banques d’affaires et des banques
de dépôt (attention : promis aussi par Hollande, mais bloqué pour
l’instant…) ; politique industrielle européenne ; taxe sur
transactions financières.
Ajoutons à
cela la conclusion de Paul Magnette lors de la réunion « plan d’action
pour l’emploi des jeunes » :
« L'image que les jeunes ont aujourd'hui de
l'Europe, c'est celle d'une grande machine qui sert à mettre les travailleurs
en concurrence et à briser les acquis sociaux. Il faut au contraire montrer que
l'Europe peut reconstruire une politique industrielle, moderniser l'économie,
la recherche, l'innovation. Il faut changer le logiciel européen »
Pour un nivellement
par le haut, l’ensemble paraît bien parti. Mais il reste une question
essentielle : avons-nous vraiment les moyens d’appliquer ce programme,
dans cette Europe où Conseil et Commission sont à droite, et où le Parlement
n’a toujours qu’un avis consultatif ?
Deuxième
question : comment être crédible en présentant ces propositions dans les
campagnes qui s’annoncent, quand on sait que
la Belgique
cherche, via des propositions qu’on peut dire d’austérité, quatre milliards, et plus ensuite si affinité.
Austérité :
on parle d’augmentation de la TVA, de taxation des livrets d’épargne (pour
réveiller cet argent qui dormirait, et
le confier aux vampires de la finance qui vont le jouer au casino de la
bourse ?), et autres mesures qui
vont précipiter de + en + de familles dans la précarité.
4 milliards
ou plus ? Nous, contribuables, avons déjà payé pour les faillites à
répétitions de Fortis et Dexia bien plus que ces 4 milliards.
Une dizaine
pour ces deux là, et plus de 150 milliards pour l’ensemble par la BCE, qui
n’est plus que la planche à billets des
banques privées, lesquelles « empruntent », c’est vrai, à O,5 %, puis
reprêtent aux Etats nigauds à 3, 5, 6…
et jusqu’à 15 % parfois pour la Grèce.
Et que font
Dexia (devenu Belfius et un moment
dirigé par le brassicole De Haene qui a sauvé sa commune de Vilvorde au moment
de la deuxième faillite, en liquidant toutes les actions Dexia) et Fortis,
bradé à BNP Paribas ? Ben, Fortis continue à sponsoriser Anderlecht, et Belfius sponsorise Bruges (De Haene oblige
encore !). Belfius fait aussi
beaucoup de publicités dans la presse journalière. Nos impôts, TVA et autres joyeusetés, qui
risquent d’augmenter, servent donc à payer deux clubs de foot et quelques
gazettes. Je croyais naïvement que l’argent prélevé par l’Etat était destiné
aux services publics et aux services sociaux.
En plus, les
intérêts notionnels sont toujours là.
Des intérêts déductibles sur des emprunts qui n’existent pas. Mais qui ajoutent à la fortune des grosses fortunes.
(Mais qui peuvent être bien utiles aux petits entrepreneurs non
délocalisables). Des emprunts qui
n’existent pas dans un monde où les banques prêtent (voir « monnaie
scripturale) de l’argent qui n’existe pas, mais ratissent en remboursement
(capital créé par elles + intérêts !) le peu que nous avons gagné en travaillant.
J’ai été déçu d’entendre Elio DR, dans un discours en Suisse, tenter de faire une pub pour investir en
Belgique…grâce à ces intérêts notionnels. Ces intérêts notionnels peuvent être
maintenus pour les petites entreprises, mais certainement pas pour les
multinationales.
J’aurais
aimé que le programme PS cite le livre d’Olivier Bonfond « Et si on
arrêtait de payer ? »
J’aurais
aimé aussi que le « six pack » soit plus ambitieux et plus radical.
Plus
ambitieux : « Politique industrielle ». En plus de la
sidérurgie, il faut surtout viser l’indépendance énergétique. Une piste
possible, mais que les lobbies du
pétrole ou le gaz de Poutine bloquent depuis qu’on en parle. Je ne parle pas
que du photovoltaïque ou des éoliennes (qui ont du plomb dans l’aile), mais du
gaz naturel (moins polluant que charbon ou pétrole, et qui le serait encore
moins avec des centrales à double combustion), gaz naturel présent dans nos
vieilles mines de charbon et aussi fabricable par bio méthanisation. Il y a
aussi la géothermie (un beau déclic en région montoise avec Elio DR), voire
l’hydraulique.
Plus
radical : « taxe sur transactions financières. On parle d’un petit
0,1 %, voire moins. On ne dit pas quelles transactions seront visées. Celles
des péquenots qui payaient encore par chèques il y a quelques années l’étaient
déjà durement par les banques. Quant aux spéculatives…On dit parfois que le
marché à terme, où les traders jouent au casino de la bourse 20 fois le PIB
mondial sur une journée, serait difficilement taxable. Or, ce marché à terme =
achats et ventes. Donc doit être soumis à la TVA. Et pas à 0,1 %, mais à 21 %.
L’eau, source de vie est bien taxée à 6 %...Et même 20 % en Bulgarie…
Transactions
financières. Dernière piqûre de rappel : en 2009, l’année d’après le
renflouement des banques par les Etats et leurs contribuables, les traders
américains ont empoché des primes de 150 milliards de dollars. Ce qui situe le
bénéfice des banques renflouées à environ 900 milliards. Or, le fonds des
Nations Unies pour l’agriculture n’a obtenu que de 900 millions.
L’ennemi,
c’est donc la finance. C’est la seule citation de Hollande que j’ai applaudie...(bêtement ?)...
Dernière question : avec la BCE, l’UE, le FMI, Goldman Sachs, le lobby
pétrole, Bilderberg,…, la classe politique a-t-elle encore les moyens de
combattre cet ennemi ?
Attention, serait temps, si pas déjà trop tard, de se réveiller.
Même la NASA, qui n'est pas à ma connaissance d'extrême gauche, prévoit la fin de notre civilisation. Civilisation il est vrai décadente...:
Attention, serait temps, si pas déjà trop tard, de se réveiller.
Même la NASA, qui n'est pas à ma connaissance d'extrême gauche, prévoit la fin de notre civilisation. Civilisation il est vrai décadente...:
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