lundi 24 mars 2014

CE MONDE...UN GRAND VILLAGE ? VRAIMENT ???



-Réquisitoire que j'ai adressé il y a quelques mois à un ami député, dans le cadre de sa démarche de démocratie participative :

--------------------------------------

Avec la mondialisation, que nous devons accepter ou subir, le monde serait devenu un grand village.
Mais un grand village dont les citoyens sont loin d’être égaux : nous vivons (pour le moment, et malgré la crise, mais pour encore combien de temps ?) mieux, aux points de vue pouvoir d’achat et couverture sociale, que l’Est et le Sud de l’Europe, que la Chine, l’Afrique,…
Deuxième remarque : 2 % de la population mondiale dispose de 50 % de la richesse de la Planète, pendant que 50 % de la population mondiale tente de survivre avec un honteux et misérable pour cent de cette même richesse… (chiffres de 2 006, aujourd’hui on affirme  que 1% de la population détient 50% de la production)).
Nous faisons partie, pour le moment, des classes moyennes : 48 % de la population disposant de 49 % de la production d’une Planète un peu essoufflée.
L’idéal socialiste doit être le nivellement par le haut. Autrement dit, aligner les conditions de vie en Europe du Sud et de l’Est d’abord, en Afrique et ailleurs ensuite, progressivement bien sûr, sur ce que sont les nôtres. Un petit pas à la fois…si c’est possible…
L’objectif capitaliste, lui, est le contraire : nous aligner sur l’Europe du Sud et de l’Est d’abord, sur la Chine, l’Afrique,…, ensuite. La preuve : les délocalisations…et l’histoire connue du plombier polonais. On peut citer aussi, sous Zapatero qui était pourtant socialiste, l’engagement en agriculture de saisonniers marocains qui venaient travailler en Espagne au tarif salarial du Maroc ! Pendant ce temps-là, les horticulteurs espagnols étaient relégués au chômage ou au CPAS. Et cette option, que je qualifierais presque d’esclavagisme moderne, n’a pas empêché l’Espagne d’être en faillite. La question à poser : avec ses travailleurs sous-payés, çàd discriminés, Zapatero était-il socialiste, ou inféodé à l’ultra libéralisme ? Ou était-il un « bienfaiteur pour les travailleurs marocains ? Mais pourquoi les « mouvements pour l’égalité des chances », si prompts à s’enflammer pour des affaires de burqas, n’ont-ils pas réagi face à la façon de traiter en Espagne les horticulteurs marocains (sous payés), et aujourd’hui à Lyon les maçons roumains ?

Idéal socialiste, nivellement par le haut.
Bravo donc au récent « six pack » du PS, que je rappelle : Europe de juste échange (normes sociales et environnementales dans les accords de libre-échange) ; instauration d’un salaire minimum européen ; modification des statuts de la BCE (réclamé en vain par Ségolène Royal depuis son programme 2007, parce que la BCE n’est plus, voir gestion de la crise, que la paillasson des banques privées à cause de la loi Giscard-Pompidou-Rothshild de 1973, loi devenue article 123 du traité de Lisbonne.) ; scission des banques d’affaires et des banques de dépôt (attention : promis aussi par Hollande, mais bloqué pour l’instant…) ; politique industrielle européenne ; taxe sur transactions financières.

Ajoutons à cela la conclusion de Paul Magnette lors de la réunion « plan d’action pour l’emploi des jeunes » :

« L'image que les jeunes ont aujourd'hui de l'Europe, c'est celle d'une grande machine qui sert à mettre les travailleurs en concurrence et à briser les acquis sociaux. Il faut au contraire montrer que l'Europe peut reconstruire une politique industrielle, moderniser l'économie, la recherche, l'innovation. Il faut changer le logiciel européen »

Pour un nivellement par le haut, l’ensemble paraît bien parti. Mais il reste une question essentielle : avons-nous vraiment les moyens d’appliquer ce programme, dans cette Europe où Conseil et Commission sont à droite, et où le Parlement n’a toujours qu’un avis consultatif ?

Deuxième question : comment être crédible en présentant ces propositions dans les campagnes qui s’annoncent, quand on sait que  la Belgique cherche, via des propositions qu’on peut dire d’austérité,  quatre milliards, et plus ensuite si  affinité.
Austérité : on parle d’augmentation de la TVA, de taxation des livrets d’épargne (pour réveiller cet argent  qui dormirait, et le confier aux vampires de la finance qui vont le jouer au casino de la bourse ?), et autres  mesures qui vont précipiter de + en + de familles dans la précarité.
4 milliards ou plus ? Nous, contribuables, avons déjà payé pour les faillites à répétitions de Fortis et Dexia bien plus que ces 4 milliards.
Une dizaine pour ces deux là, et plus de 150 milliards pour l’ensemble par la BCE, qui n’est plus que la planche à billets   des banques privées, lesquelles « empruntent », c’est vrai, à O,5 %, puis reprêtent aux Etats nigauds à  3, 5, 6… et jusqu’à 15 % parfois  pour la Grèce.
Et que font Dexia (devenu Belfius  et un moment dirigé par le brassicole De Haene qui a sauvé sa commune de Vilvorde au moment de la deuxième faillite, en liquidant toutes les actions Dexia) et Fortis, bradé à BNP Paribas ? Ben, Fortis continue à sponsoriser Anderlecht, et  Belfius sponsorise Bruges (De Haene oblige encore !).  Belfius fait aussi beaucoup de publicités dans la presse journalière.  Nos impôts, TVA et autres joyeusetés, qui risquent d’augmenter, servent donc à payer deux clubs de foot et quelques gazettes. Je croyais naïvement que l’argent prélevé par l’Etat était destiné aux services publics et aux services sociaux.
En plus, les  intérêts notionnels sont toujours là. Des intérêts déductibles sur des emprunts qui n’existent pas. Mais qui  ajoutent à la fortune des grosses fortunes. (Mais qui peuvent être bien utiles aux petits entrepreneurs non délocalisables).  Des emprunts qui n’existent pas dans un monde où les banques prêtent (voir « monnaie scripturale) de l’argent qui n’existe pas, mais ratissent en remboursement (capital créé par elles + intérêts !)  le peu que nous avons gagné en travaillant. J’ai été déçu d’entendre Elio DR, dans un discours en Suisse,  tenter de faire une pub pour investir en Belgique…grâce à ces intérêts notionnels. Ces intérêts notionnels peuvent être maintenus pour les petites entreprises, mais certainement pas pour les multinationales.

J’aurais aimé que le programme PS cite le livre d’Olivier Bonfond « Et si on arrêtait de payer ? »
J’aurais aimé aussi que le « six pack » soit plus ambitieux et  plus radical.
Plus ambitieux : « Politique industrielle ». En plus de la sidérurgie, il faut surtout viser l’indépendance énergétique. Une piste possible, mais que  les lobbies du pétrole ou le gaz de Poutine bloquent depuis qu’on en parle. Je ne parle pas que du photovoltaïque ou des éoliennes (qui ont du plomb dans l’aile), mais du gaz naturel (moins polluant que charbon ou pétrole, et qui le serait encore moins avec des centrales à double combustion), gaz naturel présent dans nos vieilles mines de charbon et aussi fabricable par bio méthanisation. Il y a aussi la géothermie (un beau déclic en région montoise avec Elio DR), voire l’hydraulique.

Plus radical : « taxe sur transactions financières. On parle d’un petit 0,1 %, voire moins. On ne dit pas quelles transactions seront visées. Celles des péquenots qui payaient encore par chèques il y a quelques années l’étaient déjà durement par les banques. Quant aux spéculatives…On dit parfois que le marché à terme, où les traders jouent au casino de la bourse 20 fois le PIB mondial sur une journée, serait difficilement taxable. Or, ce marché à terme = achats et ventes. Donc doit être soumis à la TVA. Et pas à 0,1 %, mais à 21 %. L’eau, source de vie est bien taxée à 6 %...Et même 20 % en Bulgarie…
Transactions financières. Dernière piqûre de rappel : en 2009, l’année d’après le renflouement des banques par les Etats et leurs contribuables, les traders américains ont empoché des primes de 150 milliards de dollars. Ce qui situe le bénéfice des banques renflouées à environ 900 milliards. Or, le fonds des Nations Unies pour l’agriculture n’a obtenu que de 900 millions.

L’ennemi, c’est donc la finance. C’est la seule citation de Hollande que j’ai applaudie...(bêtement ?)...

 Dernière question : avec la BCE, l’UE, le FMI, Goldman Sachs, le lobby pétrole, Bilderberg,…, la classe politique a-t-elle encore les moyens de combattre cet ennemi ?

Attention, serait temps, si pas déjà trop tard, de se réveiller. 
Même la NASA, qui n'est pas à ma connaissance d'extrême gauche, prévoit la fin de notre civilisation. Civilisation il est vrai décadente...:











0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil