samedi 13 août 2011

LES CAVES DE MALPERTUIS







Dans son oeuvre Malpertuis, Jean Ray décrit, jusqu'au grenier, les grandes pièces de la colossale maison maudite. Sauf les caves. Une seule allusion : le magot est caché dans la quatrième cave.

J'ai donc décidé (pas spécialement pour trouver le magot) d'explorer les caves de Malpertuis. Il fallait d'abord trouver la sombre maison. Ce fut un étrange voyage, dont j'ai consigné les détails sur un carnet.

En voici quelques extraits :


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Cette nuit est noire de neige
A cause du brouillard et d’une fumée
Bleu spirale
Il n’y a pas d’étoiles
Parce qu’on les a un peu déchirées
Cette nuit coupe le souffle et on n’entend plus
La musique des verres qui se brisent
Sur le comptoir des souvenirs
Le murmure du silence a le rythme
D’un cœur qui va s’arrêter

C’est une nuit à ne pas poser les questions
Auxquelles personne ne répond

...

Lampernisse présent dans d’autres monuments ténébreux de notre littérature .
L’Arrache-cœur (Vian) et Aurelia (Nerval).
Lampernisse, Jacquemort et Saturnin, le même personnage ?
C’est peut-être pour cela que Chavée avait écrit :
» Je vous salue, Messieurs
On ne crucifie pas les Ombres… »

Nerval, Vian, Chavée et Jean Ray.
Le symbolisme, le surréalisme et le fantastique sont-ils trois branches du même arbre dont les racines s’enfoncent au delà des mondes, derrière le miroir, sous le voile d’Isis, dans un univers d’envers du décor ?

On rétorquera que Boris Vian n’aimait pas le Grand Meaulnes, que Breton, très exigeant quant à l’écriture automatique (symbole de liberté et spontanéité des surréalistes) ne devait pas apprécier beaucoup Nerval.
Pourtant, Nerval avait écrit :

« Papillon, fleur sans tige
Qui voltige… »

Et cette image devenue célèbre, « Un papillon, c’est une fleur qui vole », serait un mot d’enfant. Un enfant : le symbole de la spontanéité, du « parler automatique ». Nerval et l’enfant ont dit la même chose.

Quant à Jean Ray, il écrivait ses histoires terribles…pour distraire sa petite fille !

Pour soulever le voile d’Isis (Nerval) ou traverser la Ruelle ténébreuse (Jean Ray), il fallait la liberté, devenue premier commandement des surréalistes.

...

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