samedi 13 août 2011

LES CAVES DE MALPERTUIS (2)










...Quand je m’approche du mur, une ruelle s’ouvre entre ses pierres.
Comme la Ruelle ténébreuse de Jean Ray…
Sombre et sinueuse, entre deux murs très hauts : de vieux murs de Gand ont parfois vingt mètres de haut, voire plus.
On pourrait mesurer la hauteur précise de ces murs impressionnants très simplement :
-on plante dans le sol un bâton dépassant tout juste d’un mètre. On mesure l’ombre du bâton, l’ombre du bâtiment, et le tour est joué avec une simple règle de trois.
Mais la règle de trois n’aura pas lieu dans « ma » ruelle.
Parce que, le soleil n’y descendant jamais , on ne pourra jamais y mesurer l’ombre d’un bâton. Ni aucune autre d’ailleurs.
Ruelle ténébreuse, ruelle des morts, ruelle d’autre monde ? Je ne sais pas. Pas encore.
Je m’enfonce dans « ma » ruelle. Après une cinquantaine de mètres, un tournant à droite, à angle droit très raide.
(Note : un angle droit « très raide » est pour moi un angle tendant vers l’aigu. On pourrait le qualifier d’angle « plus que droit », et l’associer à un son grinçant. ) Le « paysage », que rien ne laissait deviner, n’a pas changé par rapport au premier tronçon : des murs très hauts, suintant d’humidité, maintiennent dans une ombre éternelle l’étroit passage.)
Coudes à droite, à gauche, à gauche, à droite,… toujours à angle droit ou pire.
J’affronte donc aussi des « angles gauches » : c’est ainsi que j’appelle les virages à gauche à angle droit. Il y a aussi dans la ruelle des angles gauches grinçants.
De tronçon en tronçon, de coude en coude,...

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...La ruelle est très humide. Tellement qu’à un moment j’enjambe une énorme flaque d’eau, qui semble assez profonde. Et je vois du mouvement dans cette eau. Il s’agit d’un poisson ! Un « carassius auratus », mieux connu sous le nom de poisson rouge. Qui vit apparemment dans cette flaque. Comment est-il donc arrivé là ?
Je n’ai pas voulu écrire directement son nom commun « poisson rouge », parce que mon poisson est blanc. Il s’agit donc sans doute d’une poissonne, car dans mon jardin il y a des poissons rouges, noirs, bicolores ou blancs. Les blanches s’appellent Blanchette, Blandine, Blanquine, Colombine,… Allez savoir pourquoi !
Mon poisson (ou ma poissonne ?) me regarde. Je crois qu’elle voudrait sortir de cette flaque. Mais je n’ai aucune possibilité de l’emmener, surtout que je ne sais pas où je vais. Je la regarde, et je lui promets de la tirer de là quand j’aurai trouvé quelqu’un. Je continue mon chemin...

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