mercredi 17 octobre 2007

LIBERALISME ET INCIVISME !

Ci-joint un texte paru dans la revue "Challenges" dans lequel l'ex-président du Medef, Denis Kessler, livre en toute ingénuité la clef de la politique sociale de Nicolas Sarkozy.
On s'en doutait un peu mais ça va encore mieux en le disant.
Nous le remercions de sa contribution à faire venir plus de monde le 18 octobre !
A faire suivre sans modération...
Bien cordialement.

Magazine Challenges : 04.10.2007

Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie.

Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...

A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

A l'époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d'obtenir des avancées - toujours qualifiées d'«historiques» - et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.

Ce compromis, forgé à une période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l'importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d'être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.

Cette «architecture» singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d'un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l'histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l'évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s'adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires.

Le problème de notre pays est qu'il sanctifie ses institutions, qu'il leur donne une vocation éternelle, qu'il les «tabouise» en quelque sorte. Si bien que lorsqu'elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d'une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s'érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position
économique, sociale et politique. Et ceux qui s'attaquent à ces institutions d'après guerre apparaissent sacrilèges.

Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l'essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l'on puisse envisager l'aggiornamento qui s'annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d'entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n'est pas un problème qu'en psychanalyse.

par Denis Kessler
ex vice-président du Médef




Ce texte m'a été transmis ce matin par une amie.
Il démontre l'incivisme de la politique et de l' économie libérales : il est en effet tout simplement question de balayer l' Héritage du Conseil de la Résistance, en remettant en doute les acquis des gaullistes et communistes de l'époque. Or, ce sont bien gaullistes et communistes qui étaient dans la Résistance !
Le libéralisme, par le discours discours ci-dessus, démontre qu'il se rapproche du régime de Vichy...

Et la lecture de la lettre de Guy Moquet, qui était un Résistant communiste, ce ne serait donc qu'une manipulation, une récupération ?

Dernière remarque : parmi l' Héritage de la Résistance figure notamment la sécurité sociale...

Triste billet, comme hier. Pas d'illustration : les fleurs de mon jardin sont en grève.

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